Peindre. Pourquoi faire, encore. Pour Quoi Faire ? Quand tout ça ne se voit plus. Trop de pixels, d’écrans, avec leurs clans de zappeurs addicted. Plus qu’une surface, où dessus la plupart glisse. Cerveau téflon.
Qui encore s’attarde ? Qui fouille, prends le temps, ose cette aventure d’un pas, ou mieux, plusieurs pas de côté ?
Qui réfléchit, se réfléchit par-delà la surface, miroir voilé ?
Oser gratter du regard dans la matière. Parfois, s’apercevoir qu’elle jongle avec la lumière, les couleurs. Matière vibrante. Entre fluide, épaisse, lisse, translucide. S’attarder sur le glacis, le relief d’un empâtement, coulures ou gestes d’humeur, de joie non contrôlée, accidents qui se préservent, s'accentuent, rythmique gestuelle et pigments plus ou moins broyés, d’origines minérales végétales avec des effets divers en fonction des liants, huiles de ceci cela, ou autres chimies. Selon l’époque, les modes et tendances, selon l’achalandage du marchand ou les moyens financiers ou/et imaginatifs de « l’artiste ».
La peinture, qu’une image juste bonne à passer en coup de vent sur un insta. Plus bonne qu’à swiper.
Peindre ? Cet art qui occupa presque entièrement ma vie et mon esprit, si tôt avec papa-peintre qui embarrasse notre famille d'un atelier improvisé jusqu'au salon, à baigner dans les livres d'art tous ouverts, et ce jusqu’au 4 novembre 2018, date et fin de ma dernière expo. Puis la mort de Christian T, peintre de proximité et partenaire passionné pour notre ping-pong à blabla 100% pictural, et je ne sais pas quoi encore qui enfonce ce clou, rouillé tordu, cet art, jusqu'à ce que sa pratique et sa fréquentation, me soient devenues … comme un repoussoir. A ce point ? Ne sais pas exactement ?
Combien cela aujourd'hui me retourne le cerveau, me met dans un état d’affliction, limite chute dépressive.
Le savoir mort, l'art "peinture", depuis ce début de siècle (ou même avant - thème entre les lignes et couleurs de ma dernière expo) a enterré ma volonté, mon envie, et avec, ma fragile conviction d’être artiste-peintre (si ce mot d’artiste arrive à faire encore sens).
Et pourtant …
parfois, comme une poussée, un frôlement, je me vois dans ce qui était ma tourmente d’hier, des couleurs et effluves partout autour de moi, moi agité, secoué, en ébullition sous forte perfusion de musique, en plein délire,
ou, tout pareil, j’arrive de temps à autre, à m’imaginer coincé dans une vaste songerie méditative, sans fond, immobile, à réfléchir la suite de ce que je vois, de ce qui est peint, d’entrevoir une issue, une échappée, pour ne surtout pas décider d’une fin.
Défile alors dans ce moment-là, suspendu, mes idoles du pinceau, de la brosse et du couteau, des doigts et des spatules : Le Titien (vieux) Véronèse Rembrandt Vermeer (depuis la rencontre avec cette femme et sa perle au musée de la Haye) Goya Chardin Lautrec Van Gogh Monet Rebeyrolles Pincemin. Et tellement d’autres … qui peuplent ma mémoire, ma vie et, trempe de couleurs mon être.
pQfment votre,
après ? L'expo Erquy 2018 - LA peinture
Bilan résultat, conclusion synthèse, BFR et cash-flow, mon ultime blabla et j'en passe et pas des plus meilleurs de cette expo 2018 dans la très belle galerie municipale d'Erquy. A la manière d...
http://lapeinture.over-blog.com/2018/11/apres-expo-erquy-2018.html