Brève his-toile d'une toile-tableau et/ou
une aventure PQF
Le dernier de la série « ours moi soeur et man », toile lin de 100x100 cm.
(Avec, en attente, 2 toiles du même format sur lesquelles, là, je coince ... laissées en chemin)
Je pars sur une "récupération" d’idée-motif d’homme de dos (sans texte).
Pour les curieux : voir sur mon new site cette série. Lien sur fin d'article.
Sans collage papier, je décide d’un fusain. La série précède celle des roses n&b. Et donc, elle précède un chamboulement intime.
Cette toile 100x100 qui doit clore une série, est un peu difficile à extraire de mon crâne, à créer par épisodes. Beaucoup trop d’absence physique (de l'atelier-labo) et autre. Je perds ou casse le fil à répétition.
Je suis le plus souvent loin de mon atelier-labo et l’esprit ailleurs. Je dois vivre à coté de ce qui me bouge, m’anime, me disperse. Cela me fait disparaitre, me fige, statue de sel. Entre Loth et Orphée. Fuite et sauvetage contre le sort et une logique, le cadre.
Devant la toile, à nouveau, tout me devient compliqué. Pratiquer un art, c’est avant tout de la discipline, de l’obstination, la répétition de gestes, de pensées à creuser, profondément, une ligne, sinueuse ou pas, à ne surtout pas quitter, lâcher. Sinon le vide, la perte ... Je ne connais pas d’artistes, créateurs, parmi ceux que j’affectionne, respecte, qui n’ont pas eu cette « ligne » de vie.
Alors moi, devant la toile, je flotte un peu, doute énormément. Vertige ...
Au début, je ne fais pas le lien avec la série. Presque à vouloir m’arrêter sur ce simple fusain, toile vierge. Fixer. Fini. Et puis … l’ourson m’apparait. Il accompagne l’adulte, une retrouvaille de chemin. Il est là sur mon canapé d’atelier.
Pour me "motiver" : j’écoute de la zique classique, Schubert Debussy et Ravel, Rachmaninov, jusqu’aux contemporains Philip Glass, Steve Reich et surtout, beaucoup d’Arvo Pärt (que Pierre, malouin, chef d’orchestre et compositeur, disparu, m’a fait découvrir)
Pierre Bigot (1932-2008) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France
Toutes les informations de la Bibliothèque Nationale de France sur : Pierre Bigot (1932-2008)
Le fusain, dessin sommaire.
Je veux un trait peu bavard (comme moi ?). Qui dit un peu sans tout dire. Qui ne finit pas sa phrase, laisse en suspens. Suspense. Avec l’ourson, il colle au passé, une trace d’enfance aux bouts des doigts, un poids léger. Plus tard, je reprends ce trait avec le feutre (de papa, N50 de pentel). Je le double ou le tremble. Il dit encore moins, bien que net, encre. Ancre. Je m’épate de sa tenue malgré l’huile. Effet heureux (double), à mes yeux.
Après le fusain, je maroufle-colle des papier, repro de rose, dessin et photo, et extraits déchirés de la photo « moi, man ourson et sœur » qui est à l’origine de la série. J’additionne avec du paysage d’Erquy (qui va disparaitre) et une copie sur A3 d’un billet de 500 euros (mémoire).
Dans un 1er jus d’huile et 1er expression, très diffus et confuse, noyé(e)s de téreb, je vois combien je vis, aujourd’hui, dans une sorte de chaos.
Des absences qui ne « passent pas ». Ce n’est pas ça exactement, mais je m’étonne combien ce que je « peins » colle avec cette sensation qui ne me quitte pas, me colle à la tête.
Envie à nouveau, de ne pas continuer, d'arrêter le tableau en état. Pas beau ? Oui. Non. Confus ? Oui et non, je peins pour m'équilibrer et parfois au détriment de l'équilibre du tableau. Bien que ... ma notion pqf, anartiste, de l'équilibre, du beau, demande un effort certain d'attention, de réflexion, d'adhésion.
Néanmoins,
je ne sais pas pourquoi, ni comment cette envie me prend, me tient. Sorte de violence un rien sourde, envie-idée-évidence de commencer à déchirer du papier, déjà sec, déjà recouvert de plusieurs couches.
Des morceaux de toile apparaissent ici, tandis qu’à d’autres endroits, une pelure de papier, duveteux, blanc, tranche sur l’huile.
Ça me plait.
ET ce blanc, tout neuf, appelle de la couleur, d'autres couleurs. J'estompe, efface, rejoue ma partition. Modifie la palette. Une "mise en couleurs" du chaos.
Entre déchirures et confusion, je décide d’aller chercher un peu d’harmonie tonale, un équilibre de feu d’artifices. Précaire, juste, assourdissant. Et pour se faire, j’épaissis mon jus, huile d’œillette et avec la visqueuse téreb de Venise. Accentué par un vernis dammar sur quelques coulures. Que tout soit apparent, accidents, incidents, de vie et de peinture, émotions sans l'écrin, le cadre, brutes.
Je crée de l’accident. Ma palette couleurs doit se marier avec ma palette matières. Entre matité et brillance, papier toile encre. La cohérence dans ce grand désordre de l’esprit et de la toile, réside dans ce mariage, très libre, matières-couleurs.
Un mélange indiscipliné des pensées, entre mémoire et maintenant, le temps qui perd pied. Toile tendu par le mouvement, le "flou" du bougé, un sentiment agité.
Je nettoie à la téreb quelques bouts papier de mon visage bébé, et celui des roses, puis man, juste un morceau. Morceau d’intimité. Je reprends le feutre, décide du trait. De ce relief visuel, encré-ancré dans le brouhaha perso.
Traitement de l’absence,
matières-couleurs,
avec ce trop plein d’émotions,
matières-couleurs.
Faire surface (100x100cm) de ce brouillon de moi. Après agitation, ce qui est léger remonte d'un abysse sur la toile.
Le trait, ni la couleur, ni rien sinon le tout, qui ne peut dire vraiment. Mais déjà beaucoup, bien plus que les mots, mes mots, est « dit » dans cette toile (qui finit une série).
Un chaos intime, de matières-couleurs.
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