La renaissance et le rêve.
(Dreams, au pluriel dans la version british… parce que peuple plus exubérant ? Dormeur ou, imaginatif ?)
Tout qui me va comme un gant, renaissance et rêve. Appel du pied qui me botte. Comme par hasard ?
(choisi ce jour-là, je pioche entre plusieurs options : Louvre ou mon ordinaire lieu d’errance, et l'expo Vallotton au grand palais. Et longtemps que je veux voir beaucoup plus que ce que propose Orsay de ce peintre cocasse et suisse, devenue français par mégarde du temps où ce pays aimait ses peintres).
Ma première expo parisienne après un long sommeil. Car j’ai terriblement besoin de façon pressante de cette « renaissance » (bien sûr je me joue du mot, comme le commissaire de cette expo avec la période historique concernée) et de « rêve ».
En finir du cauchemar, sortir du trou ou, échapper au vide.
Les pièces sont sombres. C’est devenu l’habitude dans pas mal d’expos temporaires.
(Souvenir de Degas au grand palais. Les ombres et entre elles, la lumière qui se plaque serrée sur les peintures.)
Il faut impérativement coller au travail de l’artiste pour voir, surtout que beaucoup de petits formats, ou du détail quand Bosch aux brosses. Et entre chaque déplacement, se cogner aux visiteurs venus en masse, se pousser du coude ou patienter.
Au sortir d’une pareille épreuve, ne pas oublier de prendre un chocolat chez Angelina, tout juste installée au pied du musée. C’est chic et bobo et coûte bonbon, mais quand même c’est bon à boire. Moustache qu’on voudrait garder pour le dessert du soir.
Bosch (pas l'electro-truc) Véronèse Gréco… ainsi le commissaire d’expo décide d’appâter son chaland sur l’affiche. J’ai rien contre, c’est malin. Sinon, à informer qu’il n’y a qu’un seul Véronèse 1528-1588, un seul Gréco (1542-1614) et quelques Bosch, à trouver parmi les autres artistes bien moins connus – pas grave ! – mais parfois aussi et surtout, bien moins fameux. Dans certains cas, pas inintéressants du tout, tout de même.
Certes, du Bruegel, celui dit de « velours » (1568-1625) bien présent au Prado. Je préfère comme beaucoup, plus connu, l’ancien (1525-1569) à ne pas louper au musée national de Bruxelles.
Mais je pensais plutôt à d’autres peintres, que je connais parfois dans les livres et, découvre ici en vrai avec de la pâte durcie, le fameux Vasari (à lire), Allessandro Allori, Lorenzo Leonbruno (je vous laisse yeuter de qui je cause sur vos moteurs de recherche) etc.
Véronèse : une copie et un exercice, d’un travail de Raimardi, gravure elle-même inspirée d’un Raphaël. Mais bon, c’est bien du Véronèse. La palette, le sentiment, tout y est pour qui aura l’habitude du peintre intime, hors du très très grand format. J’aime. La photo est interdite dans son cas. Le gardien me signale après que j’ai fait mon cliché pirate. Il voit que je suis de la partie. Pas des Artistes, mais des gagne-petit quand ils gagnent, alors il me clin d’œil et c’est bon.
Gréco : le Chypriote sous occupation, puis sous influence de la sérénissime avant de s’expatrier dans sa belle Tolède. J’ai croisé ce tableau à Londres. Expo « Le Gréco » très fameuse. Le rêve de Philippe II vers 1579. Pour qui ne connaît pas, ne suffira pas à dire tout le talent météore de cet homme. Mais bon !... le nom sur l'affiche.
Hieronymus Bosch
(à préférer comme prénom au simplissime Jérôme. Heureusement que je ne suis pas devenu papa, d’un fil ce fils, aurait pu porter toute sa vie ce prénom que j’aime, par son mystère, du rythme, son squelette : Hieronymus. HP, mine pas grasse qui fait doux le trait, comme mon papa) :
sa vision apocalyptique, à voir à Venise, vaut son déplacement. Très narratif, explique par son menu détail au croyant effrayé, comment il doit obéir au pouvoir religieux pour ne pas tourner vinaigre. Déjà que sa vie est bien pourrie… Mais Bosch, bonne pomme, décide qu’il faut aussi distraire, amuser, voir le pour et le contre. Tableau de l’obscurité qui ne vaut que pas son détail, sa minutie, son jeu. Un exploit technique, une démonstration, l’envie de la bonne paye. Par contre, la vision de l’au-delà en 4 morceaux, avec de la vraie matière, donnera mieux à voir des habitudes de compositions de Bosch.
Bon ensuite, je ne rentre pas dans le détail de chaque artiste exposé. Il y a de quoi faire et réfléchir. Avec quelques textes sur vieux parchemins (ex : rêve selon Macrobe, insomnium scipionis).
Et, à mon sens, à mon goût, à voir et presque comprendre là-dedans bien plus que dans Jung et Freud.
J’ose même penser (J’ose avec facilité et sans complexe, parce qu’anartiste pQf) qu’il y a eu avant eux bien plus subtil, moins précis et autoritaire, dans le travail d’artiste plus ou moins bien « habités », comme une réflexion à la fois plus proche et plus lointaine, comme acrobatique, de la substance de l’être quand se trempe dans du rêve. Une approche plus floue mais bien plus claire, follement visionnaire, de ce que le rêve cache avec sa tâche, belle ou laide, sur notre conscience, pareil.
Souvent, dans cette période renaissance, les idées sont infiltrées par la lourdeur religieuse qui vous colle le nez dans le caca, mais c’est superficiel. Ne dépasse pas le vernis. Le regard doit s’égarer dans le temps, la rêverie, vers le fond d’une peinture. Le fond, où tout repose, se dépose, s’accroche et laisse passer le temps. La trace hors du temps ? Qui dit autrement l’univers, et la vie.
Voilà : Expo au Luxembourg jusqu’au 26 janvier (2014 pour ceux qui ne suivent pas) que je conseille vraiment. Librairie bien fournie. Ai passé un temps fou là-dedans piégé dans les pages hantées d’écritures. Et, pour conclure, le sujet et le contenu de cette expo laissera son visiteur, si un rien attentif, des plus songeur.
Expo de rêve, pour une renaissance ?
Aussi, à Pléneuf Val-André
(si loin de Paris, Bretagne nord, 22) :
à l’espace Impactsynergie (http://www.impactsynergie.fr/) je conseille de visiter un Hieronymus contemporain, en la personne de l’artiste Philippe Méhaute (né 65). Sans aucun doute, lui comme moi ou comme Bosch, fréquentons les mêmes atmosphères, apocalyptiques et traversées par des au-delà saturés de matière et d’énergie. Nous fourrons au rêve avec notre émerveillement béat et, en courant continu… Il n’a pas de site, pas d’automobile, pas de salaire. Il voyage dans du petit format faute de place chez lui.
Rappels des liens à ne pas lâcher :
À visiter mon site-labyrinthe (Minotaure avec moustache dans un coin de html) encore et encore.
http://www.lagaleriepqf.fr/
Et prendre soin de soi avec la découverte du monde merveilleux des naturopathes (avec la meilleures d’entre elles, c'est mieux) :
http://www.parfum-de-sante.com/
Prochain article BLOG : mes dernières « roses n&b » peintes le 4 novembre (dès que j’ai retrouvé le bidule qui connecte mon appareil à mon ordi => de meilleurs clichés plus fidèles ?). Avec peut-être quelques mots ?