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Thierry B et Julian D.

 

 

 

 

 

 

 

(dévidoir)12h : moral bas bas bas, comme le ciel cette semaine ? Ou, simple mais énorme fatigue de confiné/télétravailleux ?

 

 

Nuit passée, j’ai pas mal regardé/ordi le "travail" de Thierry Briand (après lecture d'un Xièm livre sur  le sujet Rembrandt). Son site et le face-B, ici ou là. Moins bien qu’en vrai, dans son atelier-home. Mais … je fais avec ce qui m‘est dispo.

 

 

« Vrai » artiste, ou artiste vrai. Comme Julian Demoraga, quelque part, avec chacun sa démesure, des exaspérations explosives ou, implosives. Différents. Très ?

 

 

Il y a pareil, par contre, une sorte de douleur et/ou mal-être, vie cabossée qui nourrit son art, qui trouve dans leurs expressions, magnifiées et obsessionnelles, d’ombre et de lumière, des brûlures glacées, un truc qui toute ma vie m’aura sans doute échappé, le « sublime ». Et, un travail qui console.

 

Console un peu beaucoup énormément ? Trop peu ? Ne sais pas. J’envie ce voyage, tant et tant … J'ai la dérive, le Flou. Des interstices ou fêlures ?

 

 

C’est avant tout, du temps, beaucoup de temps  de vie, qu’il faut donner. Travailler, creuser, fouiller, s’accrocher. Les « strates » de Thierry, minérales, qui se perdent dans le temps-matière, la vie-mort. Douleur-plaisir. Faire, créer, bouger dans sa tête, chimies et courants (d'air et d'eau), pensées et imaginaire, tout se concentre là. Il y a un amas de vie, trucs machins bidules, mémoire à couches, et il  ponce, gratte, mineur de fond et de filon, cherche ce qui peut-être se cache là, dans l'épaisseur du temps.

 

 

Et, ce que j'en sais et ressens, se situe dans mon expérience entre le "peintre", "peindre" et la "peinture" (autre blog en suspens-suspense sur mon ordi, et sa-ma mémoire, que je n'arrive pas à "achever"). Faire-action-bouger-vivre (peindre), être (peintre), et ... la trace (peinture).   

 

 

 

 

 

 

 

Tout le travail de Thierry - ce que j'en perçois - un mélange à la fois brut-singulier et détaillé (travail avec une loupe, parfois), des emprunts, d’époques et de sentiments, entre maladie mort et vie, entre rires contemporains et pleurs antiques. Le soin d'un trait, d'esprit. Moyen-âge et sa peste, nous et nos réseaux, nos virus entre animal et octet, notre gros bordel de sens (voir film des Monty Python), meublé d’indécences et tromperies. La figure de l'absurde, démultipliée.

 

Pas une "Usine à gaz", mais plutôt une usine à miroirs, déformants, pour approcher et toucher l'être, et par ricochets, une humanité. Me touche. 

 

Fouillis de traits et de sons, tragi-comiques. Le son d’un frère. La mémoire diffuse, transfuge. Le bricolage des os. Le cerveau façon Terry-Thierry Gilliam (voir film "le baron" de truc-muche) qui prend ses aises et son indépendance. Une architecture de soi, dans un collectif inaudible.

 

 

Entre l’universel, infini, et l’intime, abyssal.

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme chez Julian - que je croise ici ou là dans nos vies-pelotes, depuis environ 30 ans - qui voyage avec ses racines, sa sève et son ciel, avec anges et démons, c’est sans fin ... quelque part ou/et nul part. Une voix. Un geste. De l'élégance. Flamenco d'hier et de tout de suite. Qui sur scène ... navigue entre waouh ou, cérémonie magique, folie belle et explosive ou, épure totale, toujours sans concession ! Une peinture de bougie et d'accidents, de songe et poésie, mystique et viandesque, animale et spirituelle. La bohème d'un coeur qui palpite sous le feu. Coeur incandescent.

 

 

 

 

Tous 2 (+ presque moi, loupé) dans le flou de la création, un mouvement de vie, une fulgurance qui est Art (je crois), le presque-rien de nos existences. Avec une fin, pour ici-bas, si précisément là, disparaître.

 

 

 

 

 

 

Très très heureux de notre rencontre, pluriel.

 

 

 

 

 

 

Merci mes précieux Artistes ! 

(dévidoir) 12h40 : moral à la surface, quand je nage à nouveau dans mon élément.

 

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