60 ans

Ce vendredi 26 mai 2023, cela fera 60 années que je vis, respire entre 2 apnées, m’agite dans un courant d’air continu (= 2 dates, 2 portes ouvertes sur 2 riens). 

Né un dimanche, jour de fête des mères, mon 1^er cadeau à celle qui m’aura avec la complicité de dame Nature et pour le plus gros morceau, vital, bricolé.

Enfant, mes passions et enthousiasmes énergivores, allait vers les planètes et galaxies (futur astronaute ?), les animaux des mers fleuves et continents (éthologue ?), les Indiens d’Amériques et vikings, et leurs mythologies (sur un drakkar à la poursuite introspective de son Moby-Dick ou, sorcier animiste qui danse autour de son totem pour faire tomber la pluie ? Déjà, je prévoyais la panique climatique ?), les arts plastiques (artiste comme papa ? Panne d’inspiration ?) … pour finalement passer cette vie enfermée sous clim derrière un écran à surveiller et ranger des chiffres (encore 3, ou 4, ou 5 années dans ce méga « bad- trip » ?).

Voilà une bobine de temps que je croise d’autres vies et formes de vies, qui toutes me fascinent, autant pour leur intelligence, sensibilité, folie, bêtise, ou/et vide existentiel, mystère. Ça démarre avec ma famille (plutôt bohème, éparpillée et dotée de multiples fâcheries), 2 écoles (enfant et, bien plus tard, employé) 2 collèges (ado et pion) 3 lycées (ébauche d’adulte), l’armée (pleine de coqs et moutons), et puis, temps plus long, dans mon milieu pro avec épinglées sur mon CV une bonne vingtaine d’entreprises (la centaine de contrats ?). J’ai pu croiser dans tout ça une grosse variété d’humanité.

Par nature contemplatif, mes myopie presbytie astigmatie hypermétropie m’auront poussé à regarder mille fois plus que le commun des mortels. Voir net, flou, éclaté, de quoi multiplier les apparences d’un (presque) semblable. Me taire, me cacher, disparaître, une discrétion calculée, constituent ma panoplie d’être, curieux de l’autre et de la vie sous toute sa forme. Car, aussi, communiquer aura toujours été un souci pour moi. Et les arts plastiques et l’écriture, mes solutions pratiques pour survivre en société, avant de devenir bien plus, super +, une alchimie étrange, être ma respiration et mon oxygène, pur, enivrant.

Et donc, ce vendredi 26 mai 2023, sous le signe d’une existence chamboule-tout : dans cette continuité de « hasards » qu’un destin-magicien cuisine à chacun sa sauce, je vais passer ma soirée au Flora Danica, avenue des champs Elysées. Choix précis d’un point de croisement, heureux, dans ma vie (et pas que la mienne).

Ce jeudi 4 mai, j‘ai réservé pour le vendredi 26, 19h, pour moi, mon épouse, mon frère et sa compagne. Qui veut et pourra m’y croiser, à nouveau, j’en serai ravi, heureux. Et peut-être, surpris ? J’essaye là de pincer le fil du temps, tendu, pour en tirer un son, que j’espère joli, poétique, un rien « dada » et, pourquoi pas, pQfment flou ?