Louise. Une fiction ?

Tomber.

Tomber amoureux.

Amoureux ?

Tomber ?

Louise, comme une apparition, une surprise. Ma fiction. Ma mémoire. Ma météorite ou pétale filante ? Un parfum. Un oubli. Une ombre derrière le parfum et mon oubli, fleur.

Surprise ? Surprise ! Une énigme. Quand je ne regardais pas, encore, les culs. Quand le cul d’une femme ne me retournait pas encore la tête, un regard, la raison. Quand pas de frustration, de manque ? La peur de l'ennui. 

Non. Plutôt : fascination électrisée. Courant continue, torrentiel. Admiration brouillonne. Sens giratoire, manège hors contrôle. Vertige originel. Sous perfusion de magie. Ou, sorcellerie ?

Le sourire, un accent et une tonalité, une tessiture doublée du geste, tendrissime, virtuose. Tout seul avec mes questions, un inconnu no limit. Une imagination qui me débordait de partout. Créer sa propre vie.

Seulement des questions et ma curiosité monstrueuse, impatiente. Elle, seulement elle, derrière son piano, à demi-queue, dans sa chambre tellement … exotique, abracadabrante. Bordel des sens et des partitions. Des clés, de sol et de ciel, de fa et de chair. La nounou indienne, d’Amérique sans les plumes, avec son mystère, une culture, un phrasé hypnotique. Une danse enivrante. Le totem qui nous protège, nous accompagne. Pas de maman, et le papa absent. Nos échanges étranges. Non identifiés, ou poétiques ? Nos regards qui fouillaient l’autre, en dedans le miroir, dans les interstices, entre les mots, les notes, des sons ou grimaces acrobatiques, aimantées, une philosophie en friches de nos êtres aimants, collés. L'incandescence d'une adolescence. La vie qui balbutie, la mort en pirate. Tout tenait de façon quantique et folle. Pas le temps-matière pour capter l’énergie lumière de ce lien, fixer son point de fusion. Matière et énergie noires pour crédibiliser l’impossible.

Je n’ai pas compris. Parce que rien à comprendre. Aimer ?

Elle pianote "dreams" de Fleetwood Mac, et sa voix dessus, duvet, me voyage au-delà de notre voie-lactée, cannelle … à jamais ?

Louise ? Je tombe encore ...

"like a heartbeat drives you mad

In the stillness of remembering what you had

And what you lost" 

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