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Vrac (le kilo-octet soldé) de mots qui relate le vendredi 26 mai 2023 :

 

 

 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

Je me donne une journée. Je m’autorise une halte, 60 ans tout juste. Pour reprendre mon souffle. Regarder dans mes pas, pas vraiment de trace. L’empreinte déjà effacée. Je suppose le courant d’air (d’entre les 2 portes ouvertes) qui gomme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Être moi-même, totalement, une journée, si possible. En tête, mon ex qui me reproche de vouloir toujours être original, forcer le trait là où j’étais seulement en confiance pour enfin n’être que moi-même. Confiance, raté, marqué, j’en tire la leçon. Pas bon d’être différent. Tricher, me déguiser, me cacher, fuir, pour coller à l’attente de mon prochain - et surtout ma prochaine ? - ça fatigue dur. Méchamment. Fatigué.

 

 

 

 

60 ans, dépassés
60 ans, dépassés

 

 

 

 

J’ai dépassé en chemin Patrick Louise Christian Marc, et puis, ma sœur … tous plus jeunes que moi, aujourd’hui.  Un 60 particulier non pas pour sa dizaine, sa rondeur, non. Juste parce que surtout ma sœur.

 

 

 

60 ans, dépassés
60 ans, dépassés
60 ans, dépassés

 

 

 

 

J’ai (presque) toujours, une fois (presque) adulte, appelé ma sœur de 10 années mon ainée : « p’tite sœur ». Et d’évidence pas à cause de son âge. Seulement parce que sa taille. Alors, là, 60, aujourd’hui, je lui attribue le statut définitif de p‘tite sœur. Passionnée aimante incontrôlable imprévisible, feu-follet. Toujours là, pour moi, moi comme je suis. Confiance partagée, jamais abimée.

 

 

 

60 ans, dépassés
60 ans, dépassés

 

 

 

 

Et … envie, qui fut soudaine, violente, certaine, de marquer ça. Avec quelques larmes qui m’échappent, me surprennent ce jeudi 25 mai au matin au 1er café du jour, lever de soleil sur Paris de la terrasse de mon job, seul.

 

 

 

Et encore toute cette journée du 26, dans ma tête, tendrement diffuse, floue, avec mille images qui s’entremêlent, se bousculent. S’annulent. Matière, antimatière. Comme un rêve qui s’évapore au réveil.  

 

 

 

 

 

60 ans, dépassés
60 ans, dépassés
60 ans, dépassés
60 ans, dépassés
60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

Réveillé avec un mal de crâne, chantier de travaux, en bas de l’immeuble, dès 6h45 juste après les oiseaux bavards de 4h. Brosse à dents électrique de mon épouse. Le chat qui crie famine.

 

 

 

 

 

 

 

Je dépasse des fantômes malgré la ligne blanche. Permis de vie jamais passé, le code jamais intégré. Infraction de naissance. Conduite en état d’ivresse permanente. Pas Dépassés, effacés, ces choses que j’aurais créées, mon art, mes appétits ? Mes frustrations innombrables et assumées de vie, de femme, d’art et d’explorations poétiques, bizarres, sensuelles, d’ailleurs plus improbables qu'impossibles.

 

 

 

 

Exploration folle d’un pQf qui vaut bien une dérive dada (précision culturelle : bien que je me sens plus zazou ou pataphyque que « dada ». Plus libre figuration que support-surface)

 

 

 

 

60 ans, dépassés
60 ans, dépassés
60 ans, dépassés
60 ans, dépassés
60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

Peut-être ? Des kms de mots, une dizaine de « (presque) romans », centaine de nouvelles ou « texte courts », blog (280 articles tout de même ! 281 dès que je publie ci-présent), papier, supports obsolètes, des tonnes de couleurs, matières, des lumières et parfums, reliefs et pensées … derrière moi ?

 

 

 

Quelque part. Ou pas ?

 

 

 

Avant que maintenant, plus que l’ennui. L’ennui en piquouze, en perfusion de chiffres.

 

 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

Encore ce matin, tard, j’hésite quoi faire aujourd’hui, de congés payés, avant le Flora. Marche dans le cimetière de Puteaux, dans l’allée des noisetiers ? Ou jusqu’à la FNAC Montparnasse, traversée du périph, Alesia, avenue de Maine ? Pas de piscine because les horaires de semaines trop justes, limitées à midi, pour assurer ma tranquillité de brasse. Je vais compenser avec une série de douches. L’eau, ma nécessité, et surtout au combien quand je survis en apnée de créativité.

 

 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

 

 

 

Oui ? Un "oui mais" ... j’écris « dépassé », « apnée » … Mais je m’espère mieux avant ma sortie. Quelques bouffées d’air, respirer un chouille, un râle d’écriture ou, mieux ? Tout de même, je ne m’interdis pas de finir quelques écritures qui me chatouillent parfois, encore, l’esprit. 2 ou 3 trucs, récits que je vais fictionner à la brosse. Juste lire, après le dur labeur, la patine de mon esprit. Poil dur ?  Brouillonnés en tête et parfois, sur ordi, quelques projets vaguement flous d’une écriture vagabonde, hors code, cadre, attente, ici ou là. Aussi, du théâtre entamé avec quelques personnages, incomplets, mal dégrossis et dont je reste curieux, pour dire, échanger entre moi et moi qui, chance, nous nous comprenons à demi-mots.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’espère pouvoir regrouper mes « textes à courre », les relire et nourrir, jusqu’à prolonger le plus loin possible cet exercice pQf. Atteindre un flou absolu, toucher au doute définitif. Exploser jusqu’à ma dernière certitude. L’esprit nu.

 

 

 

60 ans, dépassés
60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

 

 

 

Peindre … peindre ? Toute une vie avec ça ? Couleurs matières lumières parfums, et le temps, des glacis, des attentes, des regards perdus dans cet espace sans fond, mental et cet autre chose qui toujours m'échappera ? 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

 

 

 

Il faut l’élan, la force de cet élan, le souffle d’un courant d’air formé par bien plus que 2 seules portes ouvertes, 2 rien. Des tas de fenêtres, des trous d’air dans tous les sens, une vraie fissure qui donne sur une clarté, saturée de couleurs. Une lumière à soi, soie. Je ne sais pas, ou plus.

 

 

 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

 

J'avoue  : Souvent encore, « à mon insu » (mon oeil !), je peins dans ma tête sur toute la matière noire de mon univers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La faim de vie = créer, ne me quitte pas totalement. Souvent elle trouble mon sommeil, me l’interdit, questionne un quotidien mortel. Pas de réponse. Pas d’issue. La vie quand la création transporte, transforme, hors le temps ordinaire, hors le cadre, hors moi. Tout pareil quand seul dans la nature, bord de mer, beaucoup beaucoup d’eau, absorbé, dispersé ou dilué l’individu, l’égo qui disparait. Sur courant d’air alternatif.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

60 ans, dépassés
60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

 

Balade et j’avionne mon i-phone, j’augmente le volume de mes sens. Quelques coupures dans l’avion, quand j’envoie des images-empreintes de mon cheminement à mon épouse : cimetière de Montparnasse au lieu de Puteaux, FNAC et quelques achats-cadeaux. Soirée au Flora. Aucune surprise. Ceux que j’espérais sortir d’un oubli partagé. Recroiser nos chemins, vaguement. Dépassés, tous … Croire est une chose le plus souvent absurde. Espérer, parce que mortel, est un élan vital.

 

 

 

 

60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

 

 

 

Et surtout, définitivement, pas même ma sœur pour me sauter dans les bras, contente (à sa façon démultipliée) d’avoir, enfin, son nouveau grand frère (en sup de son jumeau de frère), et … à jamais.

 

 

 

 

 

60 ans, dépassés
60 ans, dépassés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Raphaël Enthoven - "morales provisoires"
Raphaël Enthoven - "morales provisoires"

Raphaël Enthoven - "morales provisoires"

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