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J’existe ? Un peu beaucoup énormément passionnément et puis, plus du tout. Et puis, s’en va. 

 

 

 

 

 

 

exister ?

 

 

 

 

 

J’existe parfois, ici ou, là ?

 

 

Non ?

 

 

Presque ?

 

 

 

 

 

 

exister ?

 

 

 

Longtemps, longtemps je me suis cherché. Là avant ici, et aussi un peu partout. Pas mal d’endroits très improbables, je crois me souvenir. Moi, ou un autre, n’importe qui. Quelqu’un, lui ou moi, qui existe. Et puis, à force, je tergiverse, je labyrinthe, je tourne en rond, carré, triangle, à en perdre ma géométrie, le temps, je me suis égaré. J’ouvre toutes les portes, les fenêtres, casse des murs et les miroirs, pour voir derrière, au-delà, quelque part où je me planque. Complètement paumé. Des courants-d’airs plein ma tête. Tout est soufflé. Je m’éparpille. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Peut-être que ? J’existe dans ma peinture, la peinture. Sur des pages et des toiles, je m’accroche aux mots qui filent le vent, un courant qui fleuve mes couleurs. Des morceaux d’être, à la dérive. Ma poussière. J’existe dans cette matière qui piège la lumière. La surface cache des horizons. Les mots taisent ma peur. Le vide. L’ennui. Rien.

 

 

 

 

exister ?

 

 

 

 

 

 

Qui n’apparait pas, ne pourra disparaître. Qui n’existe pas, ne meurt pas. Un point sur la ligne du temps, ne laisse aucune trace. Pas d’image à voir, aucun mot qui se lit, pas de mémoire. Fondu dans le trait, absorbé par la ligne. 

 

 

 

 

 

 

exister ?

 

 

 

L’Art dit et redit, répète à l’envi, bégaye LA vanité. 

 

 

 

 

 

(A découvrir sur le sujet, absolument, le travail de Thierry Briand. Mon voisin de côte et d’esprit. Travail original, moins fou que fouillé, intelligent au-delà de la dominante cérébrale. A collectionner d’urgence.)

 

 

 

 

 

 

Les « vanités » au-delà d’une représentation éculée usée du crâne humain ou animal s’affichent et se multiplient et personne ne semble les voir, entendre. Elles décorent notre vie, parfois, quand le plus souvent elles intriguent encore, ou font fuir le joyeux vivant, apeuré sans comprendre. Une vanité n’est pas la mort. Elle dit notre vie tout entière, aveuglée. 

 

 

 

exister ?

 

 

 

Et c’est une chance … A quoi bon comprendre, savoir, un peu et jamais tout à fait. Mieux vaut croire, espérer, délirer, imaginer, et toujours se mentir. Tant pis pour celui qui ne sait pas mentir.

 

 

 

 

 

 

exister ?

 

 

 

Erreur de la nature (humaine), je ne sais pas mentir. Je sais (presque) me taire.

 

 

 

 

 

 

Je regarde 4 tableaux, assis dans mon ex-« atelier-labo pQf » : 

  • un tableau de papa avant que son cerveau se rate dans un virage, des oiseaux qui disent sa ligne, un bleu, des matières. La poésie de l’être, libéré de sa colère. Son poison.
  • un tableau de moi, après sa mort, après un obscur interlude, où j’essaye d’exprimer l’absence, son bleu de Prusse, une vague qui tombe sur un squelette de bateau-papier-plié. Vaguement inspiré d’Hokusaï. Presque 20 années séparent la 1er tentative, du tableau fini.
  • Un autre, petit, sur palette (Mes « palettes » et ses croutes qui finissent toujours mes séries). Série « nu de dos ». Moi en papier, déchiré, marouflé, perdu sur sa palette et qui épouse ses reliefs, encore gras.
  • Et enfin, une rose … l’expression d’un parfum, du pétale, que vous offre la « mort ». Que j’offre à ma sœur. Quelques brasses dans le Styx, habillé de mon shorty spécial baignades bretonnes. Même pas froid, même pas peur ?

 

 

 

 

exister ?

 

 

 

Je lis des tableaux. J’explore et je vis des tableaux. Comme ça, et de mal en pis. De plus en plus seul avec ce travers, cette différence.

 

 

Sans plus aucun échange avec mes semblables qui parlent autrement, comprennent d’autres vérités et fables. Avec actualités et collés au temps pixélisé. Je suis hors portée d’une « intelligence augmentée », des réseaux face-B-instagram-etc.

 

 

Je suis mangé par la poésie de la matière, des couleurs, sons et parfums de la vie, brute. Très brute. Minéral, animal, végétal. Entre le feu et l'eau, à respirer la vie qui me traverse d'un souffle, tempête.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marcher, pieds nus, sur un bord de mer, dans le vent le bruit les effluves, du ciel et des eaux, en compagnie d’oiseaux et crabes, du grès et granit, me fascine et m’enthousiasme tellement plus qu’une influenceuse, qu’un zap ou un buzz.

 

 

 

 

 

 

exister ?

 

 

 

Peindre … et ne pas exister.

 

 

 

Quand je peins - me souviens encore - quand libre des autres et de leur « société », des cases, ses cadres avec paradigmes spécieux, quand libéré de cette idée d’exister, quand détaché de ma vanité et de mes terreurs, quand décroché loin de ma vérité d’être, d’individu mortel, alors, alors là seulement je ressens et j’exprime la vie, animale, mon instinct, au cœur d’un instant et, à l’infini.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis des mois, et des mois, j’hésite.

 

 

exister ?

 

 

 

Ou,

tout détruire ce travail, ignoré, à emporter tout ça à la déchèterie locale ...

 

 

 

(car, idée initiale : brûler le tout sur un bateau viking à proximité de mon nid, entre les caps d’Erquy et Fréhel, semble compliqué à réaliser)

 

 

 

Ou,

lâcher les brides, à corps perdu et esprit déjà éparpillé, et vivre-peindre Tout, enfin … presque tout ? Entre averse et ciel bleu d’un climat de bord de mer, de Manche. 

 

 

 

 

 

exister ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Trop tard ? Sur le fil, d’un temps-instant, d’une pensée qui zigzague, des mots qui déséquilibrent, de ma vie sans existence, je me tâte.

 

 

 

   

 

exister ?
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