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Le NFT (Non-Fungible-Token) ?

 

 

 

Art (plastique ?) réduit à des suites de 0 et 1, de oui-non, de tout-rien. Une image, animé ou pas, un texte, un doc, qu’on dira « unique » mais à l’infini reproductible, sans distinction. Art dématérialisé, suite inéluctable liée à ce nouveau monde « moderne » qui prend modèle des bitcoins dans la machinerie des blockchains. Logique de l’immatériel généralisé qui épuise l’être et la terre de toute sa matière, les yeux cloués sur les écrans TV, ordi, phones, énergivores. Sur le « marché » de l’art, cela peut monter à 69,3 millions de dollars pour le « Everydays : the First 5000 days » de Beeple (Mike Winkelmann. Né 1981. Informaticien. USA). Ou que pour quelques mots, Jack Dorsay, fondateur de Twitter et son 1er tweet : 2,9 millions de dollars. Pour enregistrer son œuvre, se « connecter » à une plateforme (ex : Rarible ou Openspace), et puis voilà ! En ligne, attendre un coup de buzz que le collectionneur, l’état, le marchand, le trader joue avec ses sous ?

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

Je me revois vers 1986, assis près de la fenêtre (j’ai passé ma vie à m’assoir près d’une fenêtre, quand enfermé) dans ma salle de classe (BTS-Paris-Turgot) submergé par l’ennui qui fixe du regard, dehors, les affiches géantes de pub (encore du papier) piratées par la « figuration libre ». C’est joyeux pétaradant brut. Jeunes peintres encore, Combaz les Di Rosa, Boisrond, Blanchard, qui font échos aux Basquiat, Keith Haring de NY. La factory (NY) prendra le dessus sur le marché. L’argent décide.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

Je me souviens des murs de Speedy Graphito, Miss Tic etc. Ensauvager l’espace urbain, dehors, libres, à l’air libre. L’odeur des peintures qu’on barbouille encore sans masque, la nuit, d’où un éclat particulier des couleurs, parfois.

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est mon 1er vrai élan, après mon papa qui s’était bien avant enthousiasmé pour des Braque, Sézanne, Poliakoff, De Staël, Zao Wou-Ki dans l’ombre écrasante d’un Picasso. Et puis avec la pratique incessante, maladive, l’envie et la curiosité dévorantes, j’ai appris la peinture dans son expression intime et universelle. Sa particularité de matière, et presque de chair. Sensuelle et exclusive. Appris la lumière. La chaleur. Le goût des couleurs. La texture des parfums. 

 

 

 

La vue du tableau accroché d’un autoportrait de Rembrandt, d’une nature morte de Chardin, des corbeaux de Vincent, de la jeune femme à la perle de Vermeer, du chien de Goya, tant et tant de découvertes pour lesquelles j’ai dû sortir de ma classe assis près de la fenêtre, sortir de mon ennui, pour trouver ces trésors d’émotions extrêmes que la reproduction au mieux effleure à peine, plus souvent, passe à côté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

Parce qu’en « vrai », il y a toujours la main - parfois les doigts encore gras - le regard appuyé, précis ou perdu, parfois brulant, de celui qui crée. L’expression encore flamme qui se libère. Oui, parfois, l’échange s’incarne. Trouble terriblement. Cela demande peut-être un effort ? Ou, plutôt qu’un effort, un abandon de soi, de ce qui est accroché au temps pour saisir au vol, ce qui lui échappe. Être tellement là, face aux couleurs, une lumière, la vibration des matières, un travail, ses traces et empreintes, l’artiste qui vit, qu’on peut s’oublier, se disperser dans un Tout qui à jamais nous sera mystère.

 

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

Parfois, tout comme ça, devant ce truc qui me fera bêtement lâcher une larme, je peux tout pareil «bêtement» sourire quand sur un bord de mer, le vent, un soleil incertain, des bécasseaux sanderling qui courent sur le liseré d’une marée montante, la vie m’explose les sens, et l’émotion me navigue mille pensées loin par-delà l’horizon.

 

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

De plus en plus clair (et flou - de définition pQf - voir site), je crois que la nature du support participe et s’implique dans l’expression elle-même. Depuis toujours une évidence, mais au combien multipliée avec les nouveaux supports de cette époque très « buzz » et/ou « fake ». Volatile. Mode. Aussi précise se veut être l’expression, le support et son environnement diront parfois bien plus que le contenu. Réussir le mix, l’amalgame.

 

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

Le livre et son encre, le papier, odeurs, le contact avec nos mains et le léger bruit, caresse du changement de page, diront autre chose que les (mêmes) mots sur la tablette de l’écran. Un film sur un grand écran dans une salle obscure accompagnée d’inconnus, tous détachés de leur home, sweet home et interdit de phone, donnera autre chose à comprendre (moi, perso, UN souvenir si particulier, dérangeant et puissant, dans la salle du Max Linder/Paris avec le film « dead man » de Jim Jarmush).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Déjà, dans ma « matière », entre pastel sec ou gras, aquarelle, fusain, gravure, gouache, Acrylique et huile, mieux vaut ne pas se tromper pour dire ceci cela. La grammaire des techniques précèdent l’expression et son développement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors oui, derrière l’écran, loin de ma fenêtre, je butte devant le pouvoir expressif du NFT. C’est un support comme tant d’autre dans l’histoire de l’Art. Il participe à une évolution, un essai dans ce fil continu de l’impérieuse nécessité de l’innovation. Et, qui colle à la substance d’un devenir.

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Art, et comment je le conçois dans la marge, hors les cadres (la société, les communautés, une culture, un marché), définition floue et dispersée, serait une expression humaine qui dit ce qui nous traverse, l’existence, que ni la science et le bon sens, les croyances et superstitions, ne savent dire.

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Art pour l’individu qui ressent la nécessité absolue de créer, vitale parfois, est un voyage, une exploration dans ce qui n’est pas, encore. Ou ne peut être.

 

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

Le partage, partiel et quand il se peut, de cette expérience, à travers une création, un objet, un bidule, est un autre voyage, une exploration intime. Une création à part entière à travers le filtre du « soi ». L’environnement, l’état d’esprit et sa disponibilité, un espace-temps, tout relève d’un savant calcul d’être, être là totalement.

 

 

Enfin, je ne sais pas trop … Me semble ? Juste un sentiment. Une impression. Moi, comme je me suis fait une vie.

 

 

 

 

 

 

NFT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je dé-blog, dépoussière, un peu, histoire de bouger mes articulations sémantiques, ranger mon squelette-puzzle. Entre un NFT et mon pQf (qui avec l’éloignement, aujourd’hui, me manque atrocement), mon choix est définitif. Pas passéiste, seulement ailleurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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