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et de ma proximité (quasi névrotique ? Frère de folie ?) avec Vincent V.G.

 

 


Préalable informatif sur situation du rédacteur de la BLOGuerie qui suit (nota : voilà une info trop souvent négligée qui dit pourtant sur la forme, au-delà du contenu) : je viens d’éplucher 4 gros oignons, bio et bretons, pour me faire 4 œufs PQF (entre le plat et l’omelette, comme un flou, du Chaos, de la dispersion et de la confusion entre le blanc et le jaune de l’œuf originel…) et je compte bien jeter dans le feu, des lardons périmés d’un jour (que dieu me sauve ?)

 

Ne plus peindre, ni rien créer, et c’est un tas de questions en moins, LA question « PQF ? » incluse au premier chef (maniTOU-tou).

 

Pourquoi pas, ne plus faire… Et seulement attendre une fin ? « Gagner sa vie » dans une occupation, se distraire des gesticulations alentours de mes semblables ? Spectateur du dernier rang, supputer et deviner, de loin, ce qui se trame sur la scène des vivants ? Attendre la retraite, le JT du soir et ses « nouvelles », attendre l’oubli et dans la grisaille, le trou noir ?

 

Ne plus peindre, c’est aussi de substantielles économies. Et voilà bien une idée fameuse et tendance dans ces temps de crises et de coupes budgétaires drastiques… Et de la CRIse, j’y patauge en plein dedans… Economie d’argent, de temps et en illusions. J’y sauverai peut-être ma raison, le navire, et dedans un couple qui commence… Me sauver la peau ?

 

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Et si, bien avant cet été 1890, Vincent avait dû ne plus peindre ? Parce que Théo ne lui aurait plus fourni le gîte les tubes de peinture et les toiles ? Plus disponible pour donner toute son attention fraternelle ? Si, au lieu d’un lobe d’oreille, il avait tranché sa main de peintre ? Si tout ça ou autrement qui l’oblige pareillement à redevenir prédicateur ou marchand, ou devenir gendarme ou comptable, Vincent aurait-il mis fin à ses jours ?

 

Oui ! J’entends dire – télépathie PQF - un tas de lecteurs assidus à mon délire.

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Moi, je ne sais pas. Il ne supportait plus de peser autant dans la vie de son frère, un papa tout neuf. Vincent, sans enfant, que des tas de toiles peintes inanimées, planquées dans les armoires, sous le lit d’un frère débordé qu’une maman inquiète tente de raisonner. Vincent ne supportait plus la folie qui le gagnait, lui qui perdait toujours, tout. Alcool vert ou peinture flamboyante – « il n’y a pas de grande ambition chez lui, il y a simplement un geste magnifique » (Rebeyrolle) – qui le mangeait tout cru ? Dévoré de l’intérieur par cette certitude d’être juste et, d’être pourtant en porte-à-faux avec la société dans laquelle il vivait, il ne supportait plus que sa peinture ne plaise pas autant qu’il l’espérait. Ne supportait pas de voir sa peinture encombrer le foyer du frère, jusqu’à peut-être l’asphyxier ?

 

Sa peinture lui donnait trop à respirer, l’inspirait trop, à lui coller au crâne un vertige sans fond. Ce délire d’existence le tuait à petit feu.

 

(À lire absolument le Vincent d’Artaud… et celui de Pialat, le peintre frustré, même si plus de Jacques que de Vincent, là-dedans).

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Parce que pas de doute, créer donne le vertige, un vertige monstrueux au-dessus d’un infini vide, tout plein de Rien (allusion quantique). Des humains grimpent aux sommets (jusqu’à manquer d’oxygène) et d’autres plongent vers les abysses (et respirent des mélanges improbables), tandis que je voyage dans un lointain fou, Flou et de feu intérieur qui peut se passer de limite ou de fin… De faim.

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Bien pire que la pire des substances, stupéfiant. Une drogue… et une torture, une vie de création, d’une intensité de dingue. Créer est comme un mouvement de l’être, et de son esprit, vers un inconnu, le mystère d’une nouvelle Amérique, ou soi, ou comment se perdre pour enfin presque trouver ? L’Art est inutile, autant que peut l’être la vie… Le temps… Cette vie qui crée la vie, qui enfante et cataclysme, joue avec l’animal, le minéral et le végétal, donne presque 2 fois plus de gènes au grain de riz qu’à l’humain. S’adonne au calcul Flou pour flouer la fin, sous les yeux de chronos… Attendri ? Ou affamé ? Ou, Impatient, qu’une question de temps… Un temps mortel ?

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L’art sous le trait d’une question, PQF ? Qui se meut… meut. Question vache, à pie, pi, lettre ou nombre sans fin, oiseau noir voleur de réponse, LA question absurde et gag… vitale et sans fond… Pure Poésie de l’existence.

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MA Question-carotte qui se balade devant mon âne-esprit, et qui me pousse au cul quand je marche les idées à l’envers. Vers quoi ? Rien ? Tout ? Me donne à toucher l’essence (sans plomb), pour le moteur, et l’essentiel qui donne le vertige nécessaire pour perdre la raison, commune.  Plus là-dedans, avec la vitesse qui double la lumière, que ma raison, de vivre.

 

Souvent, je fais ce rêve éveillé où, dans ce champ de peinture de 50X100, je retiens la main de Vincent, celle qui tient l’arme. Et ensemble, nous visons et tirons et manquons un corbeau noir. Trop de corbeaux dans ce ciel. Tous s’envolent. Le ciel vidé. Foutu été… Les traits noirs ne s’effacent pas.

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Comme c’est idiot de vouloir sauver un mort de tellement loin ailleurs, pour voir… la suite qui manque, qui me manque…

 

Un matin qui avait suivi une nuit blanche, Amsterdam, devant cette toile de 50X100 où des traits noirs, d’ivoire, je pleurais peut-être de ne pas savoir comment retenir sa main, de ne pas savoir comment « faire »… De ne pas comprendre pourquoi peindre (ou créer) devait à ce point me manquer quand plus les moyens. Et me tuer… à petit feu, carburé au plomb… Tellement lourd. Ou, quand tout bouge dedans, m’éblouir, me rendre infiniment heureux, ou au hasard d’un regard tueur, follement désespéré. Une vie qui me cogne, me mouvemente, me jette dans le vide, me donne des ailes et me les tranche, qui me calcule avec du chaos dans une équation sans queue ni tête. Aucun sommet ni abysse pour me poser un poil, m’y tailler une médaille… que ce remue-ménage dans lequel seule la création me retient et me colle à la vie, quelque part, nulle part.

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Ne pas savoir tordre le temps, à reculons, doubler la lumière pour plonger dans l’obscur… y sauver Vincent, et mon père. Un nœud à la tête l’empêchait de créer, encore.

Tout comme Vincent… tout comme…

 

Allez savoir pourquoi tout ça ?

 

PQFment votre, moinerveux

tHierry

 

Illustrations : des 20X20 des séries puzzle et bio. Vais sans doute en placer sur site, sur page "socheappeinture". 

 


Tag(s) : #Egarements sous contrôle
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