Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

P1090618.jpg

(extrait du "dévidoir" - clone/interlude entre 2 PQF?)

Lundi 7 novembre 2011, Erquy n°3 :

 

Réveil à 8h16, mais levé à ? Au levé, Idée de planète terre vue de Lourtuais, qui accompagnera les diverses intrusions que je comptais déjà provoquer dans mes futurs paysages de peintures.

 

P1090609.jpg

9 toiles 40X40 - lin

 

Bien plus tard :

Fini ma 1er séance de peinture, à Erquy. Incroyable comment à chaque fois je ne pige pas comment j’ai pu ne pas peindre pendant si longtemps… Vivre sans ça ? Je me découvre champion hors catégorie d’apnée. Et Trop-trop idiot de vouloir vendre. Me vendre. Me tue la tête. Me saccage le foi. Ces tentatives absurdes me blaguent le cœur. M’oppresse et me bloque, cul de sac assuré, m’y casse le nez.

 

Rien de terrible dans ce premier travail. Mais, je regarde tout ça en vrac - périphérique rapide dans la pénombre - avec émotion. Une reprise de contact. Je travaille les fonds. Je refais mes gammes.

 

P1090622.jpg

P1090621.jpg

P1090623.jpg

Je touche aux tubes et me remplis mes narines. J’étale mes terres, ocre et sienne, me soigne les bleus. Je me brosse les yeux que la lumière passe mieux, partout là-dedans... me lave et me récure les recoins où hier je coinçais. Je me dégage les bronches à la térébenthine.

 

Pas encore de surprises et de trouvailles, pas d’aventures qui me bousculent de partout… Mais n’empêche, que c’est bien.

 

Il faut que je travaille maintenant du graphisme, papier, mes « intrusions », des personnages à minima narratifs, plutôt des figures, seulement qui décalent le « paysage », permettent un regard intérieur, des perspectives intimes et/ou universelles. Avec – Idée du matin - une planète bleue, en clair de terre, couché, levé ? Perdue dans une nuée d’étoiles multicolores ? Accrochée sur un arc-en-ciel partition, sans clé, que va m’inspirer Vanessa da Mata, Bashung (sublime Angora avec la voix de Vanessa, Paradis), Philip Glass (quel délice que ce concerto pour saxos !) et Wim Mertens (un petit « struggle for pleasure), Bob Dylan, The Strokes, Bowie to be « heroes », Dean Martin (sans Jerry L), Ray Charles, Monk et Mingus acrobates Hifi ? Que le son me déséquilibre, me tombe… dans le vide et que je fasse l’Icare sous mes spots de lumière blanche, anti-chutes. Un grand écart avec tout mon être et ma peinturlure ? Qui me barbouille les babines, me dégouline des yeux, me graisse les coussinets. Je glisse et je vole sur une écume atmosphérique, antidépressionnelle.

 

Techniquement, pas encore établi comment faire. J’imagine à l’envi, avant, et déjà : ça m’éclate… Et puis je décide toujours dans l’action. J’hésite entre le marouflage (faire tremper cette nuit la colle de peau) papier et l’empreinte, avec estompes ou que j’éponge, que je complète au trait, ou au volume ? Ou les deux, les trois, les quatre, ou autrement encore ? Découpage de dessins, ou photos saturées bidouillées ? Étape avant reprise des couleurs, d’une tonalité, d’une humeur, d’une lumière à compléter ou trouver… ou deviner. Vider ou remplir, volume et sens ? Suggérer ou souligner ? Mon Lourtuais que j’explose-explore…

 

Et surtout, qu’importe après, le résultat… Parce que : quel pied en soi que le trip ! Et dans ce qui sera fixé (presque fixé) restera toujours la trace, une empreinte, des fils d’ADN de ma dérive heureuse. Mon fil d’Ariane… Suffisamment peu… Pour me sauver la peau ? Me sauver du labyrinthe d’ici-bas.

 

Curieux, étrange, heureux, comme j’auto-ressens mon cerveau-mobile, les pensées idées images mots surgir, sous chaos en arabesques et grappes. Comment je sens-pressens tout cela s’agiter, d’abord fébrilement, doucement bouger, avant que… Tout autrement qu’à son ordinaire. Une petite ébullition avec échappées de bulles fines, juste de quoi me retourner habilement les sens. Me turlupiner gaiement. Comme tout là-dedans, tout doucement, se met en place, en ordre, et accélère, accélère mes visions, hallucinations ?… Et m’emporte, me dépasse, m’éparpille avec bonheur. Comment je prends le vent, une brise qui me casse les amarres. Une houle me balance, les aléas et l’accessoire par-dessus bord, et me chavire. Comment tout s’éclaircit. Hier encore, il faisait tellement sombre. Mes yeux égarés…

 

J’avance. Pas de direction, aucune destination. Et si Tout était hasard ? Poubelle les dieux et églises, les destins et augures, le tout écrit (mal écrit, avec fautes et péchés), alchimie kabbale métempsychoses et les métaphysiques plein de nœuds à l’âme… Et qui me boutonnent, les fesses ? Culs de sac, plein la poubelle. Je ferme, je me débarrasse. Pas de récup, c’est nocif… Dégagé, l’horizon ! Une seule et merveilleuse Vie, toute à dévorer, toute crue. Vive le métagag ! Être enfin. Être libre ? Être… Entier, être tout et rien, partout à la fois. Là où, tout est possible… En parfaite utopie-harmonie avec soi-même. Emporté par la tornade du Hasard…

 

Dérangeant ? Comme ça que j’opère, sur moi. J’écris-peins-crée PQF. Plus rien à vendre, plus rien à foutre, là… Je navigue voyage découvre et périple sur ma babiole de question-bateau, allégée des réponses lourdingues, pleine voile dans ma tempête perso sous égo et aucun contrôle… Chaos et vertige, je perds la tête, avec raison…

 

«Je m’époumonais, sans broncher… 

Angora, montre moi d’où vient la vie ?

Où vont les vaisseaux maudits ? » 

(Bashung)

 

moinerveuxtHierry

 

Tag(s) : #Egarements sous contrôle
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :