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Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

 

 

  • Salut Rembrandt. Tu permets que je t’appelle par ton prénom ? Et le tutoiement ? Te causer français ? N’hésite pas, si cela te gêne de quelque manière, tu dis. Et je rectifie. De suite, j’apprends le flamand d’avant. En même temps, que tu me dises, dans n’importe quelle langue, patois, approximation verbale, cela me ferait doublement plaisir. L’occasion de faire vraiment connaissance et, surtout, le pied, le top : bonjour la vie éternelle ! 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

 

  • Fini ce truc de la mort, des rumeurs, des ouï-dire et innombrables conneries (pardon !) qui se répandent à travers le monde sur ce sujet. Si ça se trouve, avec pas mal d’élan, une trouée d’intelligence dans toute cette bêtise massive et épaisse, et toc … fini les tueries, l’intolérance et les frontières, les religions et ses inquisitions diverses ? Je pousse le bouchon, pour faire mousser mon « top » : Fini la vanité et ses déviances, fini l’orgueil et ses malheurs collatéraux ? Non ? Non, tu crois que l’homme est incurable, n’est-ce pas ? Pas obligé de répondre, si ça te dérange … Du moment que ton portrait reste là, que je peux encore te visiter (sauf le jeudi et le mardi) ta trace pleine d’huile. 
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

 

  • Je vois ta main qui encore te travaille la tronche, le torchon qui rature ou le doigt qui fignole. Je regarde, je répète mon regard jusqu’à l’usure, l’imprégnation. Tu es là, dans le geste, une intension, ton expression. Énervé, satisfait, une pointe de jubilation ici, d’aigreur là. Amertume et joie, des mélanges adroits ou, maladroit. Tu essayes, réussis, rates, la vie tout terrain avec toutes ses teintes, ses bosses et ses creux. Tu es tellement là, encore, presque entier, surement sincère. Caché et dans une profondeur, de champ, de vie, d’espérance que j’imagine, de ta part, toujours folle, déraisonnable. Je te vois si clair, dans ta tanière d’ours batave. Et forcément, avec tes manières, ça craquelle plus que chez d’autres collègues. Et les ombres mangent la lumière. La poussière et les vernis, le chahut des siècles, ternissent les tonalités d’origine. Et … 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

  • Bien sûr des morts, j’en ai plein. Que je connais mieux que toi, peut-être, d’une certaine façon. Des morts à qui j’ai causé, avant l’arnaque de la vie, et qui m’ont répondu. Avec des échanges, du temps partagé, plus ou moins, avec ses joies et ses tristesses, quelques fêtes et aussi, de l’ennui, parfois des sentiments, une amitié. Des prénoms aussi : Patrick, Christian, Pierre, Gérard, Marc, Catherine, Hugues … maman ? Souvent, dans un petit coin de mon sommeil, ils me rendent visite. Certain plus que d’autre. Encore Christian, ou 2ki, ce matin ! Qui me reste en rétine, en mémoire avant de s’y perdre après le tri du jour. Tri de l’oubli partiel, la poussière et les vernis, qui grignotent ma mémoire. Ombre qui m’envahit, couleurs qui s’abiment. 

 

 

 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

 

  • Mais toi, le pote « que j’ai pas connu de son vivant », tu bouges pas. Et même, tu gagnes un peu plus de place à chaque fois que je te découvre un peu plus, chez toi à Amsterdam, dans les musées, les livres, les bios, un film etc … et là, avec mon entrée gratuite au Louvre (le loup de l’ours ?) que je me fais une joie de répéter à l’envi, devant tes autoportraits autant que dans la vision magique de cette femme que tu auras aimée, je suppose (Pour peindre comme ça, sûrement que tu l’as aimé, hein ? Enfin, j’imagine. Et imaginer pour moi, comme pour toi, ça vaut réalité.) Je te cause, j’écris, use mon regard sur ton travail, unique, de ta main, et alors … je me sens moins seul. 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

  • Cette ville, dans la foule, je m’y sens tellement seul. Loin de mon atelier et mes couleurs, vivantes, mon travail (pour de vrai), mon bord de mer et mes sternes, bécasseaux sanderling qui courent, picorent et puis courent encore, les cormorans dont j’observe de près les apnées. Là où je respire, où je vis (pour de vrai). 
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

 

  • Parce que là, dans cette foule qui écrase bouscule oublie ignore, plus qu’elle ne coure, je me sens dispersé, tout cassé. Sans moi, ou hors de moi ? Sans la coquille, pas entier. Seul et terriblement vulnérable. Dans cet air immobile, pollué par une poussière de mort, un temps vide, j’essaye d’imaginer autre chose autrement, sans y réussir.

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

  • J’imagine de travers. Il me manque mes outils, mes huiles et mes courants-d’airs, la brume et la tempête, l’embrun et les bruns d’un Rembrandt. Le sépia de la terre, grasse, crevé par une lumière indiscrète, des ocres et tes ors, pour dire du bout de ta brosse, du doigt qui écrase, la chair d’un corps, le pli d’une cuisse ou d’une étoffe, comme d’une ridule, pli du temps, le fil ou les traits d’un visage. 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

  • Dire l’ombre comme personne, celle qui magnifie une lumière. Tu crées mon émerveillement, encore aujourd’hui que je te connais par cœur, tu crées ça quand je, perdu, cassé, dispersé, ne crée plus rien. La vie me manque, qui me rassemble. La survie me tue, par morceaux. 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

  • Alors … Merci d’être là … l’ami ! ?

(Même si d’évidence, je regrette tes tableaux aux cimaises de Londres et Amsterdam, plus nombreux, trop loin pour mon compte en banque et ma mémoire.)  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn.

1606-1669.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et Basquiat, Schiele, Wou-Ki ? bof !? 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Basquiat, Jean-michel. 1960-1988.

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

Le premier gribouille, et on le dit génie. Du coup, il s’emballe grave. Du coup bis, il gribouille bien pire et on le vend à la chaine et, très vite, il explose en plein vol. Dans son « travail », il n’avance pas, pas le temps. Il répète, du coup ter, il répète-répète en boucle le cri du gribouillage dans une urgence factice. Pourtant, je ressens une possible sincérité chez « l’artiste blessé», sa colère, dans ce travail que je ressens faux. Pas la liaison, un amalgame raté car pas le temps, pas la patience et le talent d’éviter le piège de l’argent. La vie l’embobine, sur un rail de blanche, et puis le gâche.

 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
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Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
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Schiele ... Schiele.

1890 - 1918 (grippe espagnole).

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

Schiele, j’aime son trait et sa gouache pour souligner le trait, mais sa douleur m’attriste. Je vois pour la seconde fois son travail. Juste adulte, il m’enthousiasma. Les griffures de la vie, cette façon quasi extatique de dire. L’audace innocente d’une expression ténue, sourde, explosive. Papier d’emballage, procédé clair sans fioriture. Si tôt, si jeune. Si vite brûlé par la fièvre … Aucun phénix pour le sauver. Le marché et son argent le déterre bien plus tard pour exposer ses os. 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
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Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Wou-Ki, Zao. 1920-2013.

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

Wou-Ki, tente de rejoindre Monet qui voulait de son coté, apprendre son Asie. Ils se croisent, de loin. Monet m’a émerveillé, quand il peint, encore et encore, tout à la fin de sa vie. Wou-Ki, dont je découvre la peinture « pour de vrai », me rend curieux. De loin … Trop peu à voir, beaucoup trop peu. Je loupe un voyage, peut-être ? Ou pas ? 

 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
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Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
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Épilogue « critique » :

 

 

 

 

Techniquement, à mon goût, la peinture sans le gras manque de chair. Une expression éthérée, belle, sans un cœur qui pompe le sang, oxygène la matière, la terre, l’eau. Compliqué à écrire … le travail de Rembrandt quand je ressens le sentiment, palpable, l’émotion ou un désir, une ironie ou l’amertume, juste pétris de sa « propre » main, que je peux encore voir dans le gras d’une huile prisonnière de son vernis (presque) protecteur. Dessus le temps, la poussière et une crasse qui vieillit. Dessous, palpite l’être, colérique bouillonnant passionné, créateur. Le procédé, technique, dépasse l’intention de tenir face au temps. Me semble-t-il …

 

 

 

 

Une peinture-mode qui s’adapte à l’iconographie actuelle des écrans, du web, très déco, cadrée, monumentale ou/et spectaculaire, pour moi, perd toute sa « substance » ... et son intérêt premier, singulier.

 

 

 

Et donc, dilue l’expression, la noie dans « l’image ». Tout l’intérêt de ce support n’existe plus, reste la coquille. Je ne crois pas à un art-peinture désuet, « has been ». Seule l’expression, un sujet peut paraître passé. Le support (peinture, cinéma, écriture etc) n’est qu’un outil et sa matière à travailler. On maitrise ou pas, on dépasse son utilisation, on ose ou pas, on invente et explore, ou pas, une expression, une émotion.

 

 

 

détail dans un Bonnard => C'est toujours bonnard.

détail dans un Bonnard => C'est toujours bonnard.

 

 

 

 

Et idem, pour celle celui qui découvre, ou pas. Ses outils pour percevoir, ses sens et sa sensibilité périmés, hors service.

 

 

 

Je ne crois pas au génie, seulement à une intelligence sensible et « travaillée », d’un esprit, voyageur, libre, fort d’une confiance en soi inaltérable, qui maitrise son outil et le doute, les tords, les modèle, les réinvente sans les casser, au profit seul de son expression.

 

 

 

 

Être assez libre pour partir assez loin, qui dépasse nos imaginaires, nos perceptions usuelles de la vie. Et, qui nous transporte, nous transforme, nous apprend LE voyage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.

 

 

 

 

 

Un art distrayant ? Beau ? Ne me suffit pas ?

 

 

 

 

Qui vous « évade » l’esprit, qui « enjolive » la journée, qui s’intègre dans votre tête, votre cadre, votre salon. Juste aux bonnes mesures pour ne rien déranger ?

 

 

 

 

Je prends, je consomme, quand l’esprit fatigué, vide, abimé, j’aime me gaver de ça jusqu’à m’y perdre, m’oublier, me gommer l’ego, me diluer dans le flux. La mode, la foule. Me réfugier … Art ? Artistes ? Quand la vie bouscule secoue casse, vous asphyxie, difficile d’aller vers l’Art, la liberté. Vers l’autre ? 

 

 

 

 

 

 

Mauvaise nouvelle : la frite belge a fermé boutique à Paris ... A quoi bon alors rester dans cette ville ?

 

 

 

 

 

Rembrandt Harmenszoon van Rijn … et puis, Wou-ki, Schiele Basquiat.
Tag(s) : #Art actu
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