avant et après. Ranger dehors et dedans
En novembre 2017 : je tente une « expo-blog ». En soi, pas de sens. La peinture ne se dit pas, et sur un écran d’ordi, elle n’est plus qu’une illustration de la peinture. Une image quand le monde fonctionne à 25 ou plus images/seconde. Autre chose, donc.
Mais finalement, l’exercice devient (presque) performance (pas dans la veine « art-contemporain / marché »), Autre chose, là encore. Un essai d’expression en soi. Art de mise en abime d’un art perdu. Par exemple ...
Au moins perdu pour quelques générations.
Et puis du coup et tout autant une tentative un rien désespérée d’intéresser quelqu’un à ma peinture. J’appâte à la blague, au blog, à blanc. Quoi faire d’autre, encore … ? (voir blabla divers de F.Lepage et sa visite FIAC 2013)
Capter quelques esprits perdus, qui prennent de l’avance sur la possible renaissance d’une forme d’expression humaine, poétique, avec un support original, et
original à presque jamais.
Cette idée de fenêtre, sur un mur, qui s’approprie et modèle (parfois) d’une façon si particulière la lumière, pour vous ouvrir les yeux sur un esprit, cœur, égo, sur l’autre, l’unique, une sensibilité décalée, un « artiste », d’une façon immobile, en apparence, hypnotique,
cette idée fera son chemin au-delà des pixels et du chaos des images (27im/sec), au-delà d’un art/marché contemporain qui part grave en couille. Après totale digestion de l’après-Duchamp (qui génère tant de constipations mentales et diverses, aujourd’hui). Que mon avis, pour sûr.
(Pour analyse-métaphore pQf : l’après Duchamp est un champ de bataille pour l’art, équivalent à un 14-18 dans sa facture absurde, et « méchante », avec pour seuls vainqueur les marchands de canon. Ceux-là même qui gavent les moutons et oies au nationalisme, à l’amour des frontières, pour mieux les entretuer et vendre leur foi, foie, grasse, gras.)
Au-delà, en temps de paix, j’ose en être convaincu comme dada après la « raison du plus fort » (fort de canon) rétablit le non-sens commun, la poésie et l’envie de vie.
Je me console comme je peux ? Oui, et non.
Cela ne me console pas du tout, en fait.
Continuer de peindre est mon seul objectif. Et je dois évacuer, comme je peux, la possible désillusion, les regrets, le poids de la solitude, l’idée d’un piège et sa prison que mon père aurait choisis malgré lui, pour moi, la vexation, l’agacement de parler une langue étrangère que personne ne parle ne comprend et même n’entend. Désespoir de ne pas trouver, malgré des efforts qui dépassent ma constitution et mon mental quasi autistique-oursonne-soupe-au-lait, comment séduire quelques fidèles, quelques funs et possibles mécènes, pour juste participer à la continuité de mon voyage, fou, flou, mais que je ne crois pas totalement inutile d‘essayer de partager, en bagage incluse une idée de poésie originale.
Pas lâcher le morceau.
Enfin donc, je dois trouver au quotidien des sortes de « stratagèmes » pour continuer de peindre, d’écrire, de créer, d’explorer, et donc d’aimer ma vie. Et par ricochet d’aimer la vie, aimer l’autre, aimer … sans distinction, sans filtre.
Enfin,
j’essaye ça. Et, il m’arrive de rater aussi ce truc. Comme là … Soufflé-blog plein de moi en livrée que je voulais attrayante, vite effondré, limite ridicule.
Je suis moi, me sens vivant, quand je peins, là plus que nulle part ailleurs. Et je ne cherche plus à expliquer. Comme ça.
Avant et après,
immobile ou emporté par la dérive du monde,
dans ma tête,
tout devient compliqué …
et de plus en plus.
Expo blog, bilan :
Visite du blog, jour J =18, J+1 =14, J+2=8, J+3=4, voilà fini …
(In extremis : 1 vente (me sauve ?), 1 retour.
Presque rien ? Un fou, un fou-phénix, va quitter mon labo-atelier, une pile parmi d’autres. Petit 30x30, une toile. Cela faisait tellement longtemps. Une amie de ma moitié, c’est gentil, s’engage à s’en occuper. Demande peu de soin, un mur dégagé, un regard de temps à autre.)
C’est bien « in » et me place sans conteste « out ». Je suis totalement « off ». Pas la première fois, mais à chaque fois me blesse. Comme les manuscrits retournés, des tas, des piles de livres. Comme mes dossiers et les galeries. Voilà maintenant 36 ans (après mon 1er manuscrit) que « j’essuie » 100% d’échec avec mon « travail ». Pas un record. Je suppose que j’appartiens à une forte population, anonyme, avec individus plus ou moins tenaces, ou têtus (selon point de vue).
Vexé ? Douloureux ? Ego rayé et illisible ?
Le chaos nait de la passion et de ses débordements. Du chaos surgit la création et la diversité. Enfin, pourquoi pas ça ?
Et aussi, à extraire du nouveau journal « blabla d’un anartiste » du 26 octobre 2017 : Trébucher, pour tester son équilibre.
Mon atelier, mon labo-atelier-galerie, de plus en plus devient mon refuge et navire, mon outil d’exploration que j’équipe petit à petit. Et j’en suis assez content … Me console bien mieux qu’un blabla défaitiste, limite parfois « poujadiste-complotiste-réac-inutile »
Franck Lepage - L'art contemporain
Extrait titré d'une version longue de la conférence gesticulée - inculture 1 où Franck Lepage développe une demi-heure son propos sur l'art contemporain . filmé à Amiens pour associations ...
https://www.youtube.com/watch?v=n3gOLGzMChU&feature=youtu.be
Reste ma peur, monstre.
La peur de devoir le quitter pour cause de chavirage en eaux si peu profondes, suite au courants (une vague de « marché »), tsunami d’incompréhension. Peur à évacuer, autant que faire se pourra encore …
Urgence de :
Définir un cap et ma feuille de déroute, même flous et très très au large, vers des mers profondes :
- Construire le livret sur les BPP (bateaux papier plié), pour des galeries Belges ? (les seules que j’estime encore audacieuses ?) ou, pour archive …
- Peindre mes moyens formats (80x80 et 90x90) sur même vague et sous mêmes vents porteurs, qui brisent pas, que mes précédents 30x30 ?
- Essayer et entamer ma série « repentirs », piles de toiles et bois, petits formats à bidouiller avec mon nouvel état d’être, de jeune-vieil « anartiste »
- Et puis réfléchir sur mes photos carrées, de plage. De la réalité (incongrue/déchet/absurde/banale/inaudible/abstraite) à la peinture (expression/ fenêtre vers/etc)
- Et si j’arrive jusque-là, reprendre les « têtes de rien » par le menu détail.
C’est mon minimum, actuel,
qui j’espère trouvera enfin un petit et moindre soutien ?
Qui sait ?
Pas moi, en tout cas.