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Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...

Une histoire de peinture.

 

Oct 2017 . Reprise de peinture, sortie du coma sous respiration artificielle, sous perfusion de chiffres. J’ai le lieu, les fournitures, le temps, l’oxygène. Je veux reprendre là où j’ai lâché le fil, avant la chute.

Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...

 

 

 

Motifs pour remonter sur l’arc-en-ciel, à cru (façon Cheyenne Apache ou Micmac ?) : Les « roses n&b » que je veux colorer, et, les « bateau-papier-plié » (dont le dernier bois 120x120 est, je n’en doute pas et tant pis pour ma légendaire modestie, une réussite, m’épate grave, me plait ou c’est de la balle).

 

Partir d’un puzzle comme peu après 2000 (précédent coma, après accident).

Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...

 

 

 

Une histoire ?

 

 

Je ne goute pas la peinture narrative, comme celle qui dit la bible, mot à mot, ou dit les états d’âme ego-tordus d’un Dali. Je suis pour l’utilisation du support pour ce qu’il est. La littérature avec ses mots, sa syntaxe et ses constructions. La peinture avec ses 2 dimensions et reliefs de matière, ses lumières et couleurs, une syntaxe, ma grammaire avec pour écrin, un mur. Fenêtre sur un mur, vers une transparence, un miroir, un voyage de lumière.

 

 

 

 

 

 

Je préfère quand le travail du peintre consiste à partir d’une réalité, paysage, photo, réalité d’un sentiment, d’un état d’être, d’une question etc, pour se diriger vers la peinture, dans la trame de l’expression et ce qu’elle peut offrir. Et non le chemin inverse, qui, à mes yeux, ne donnera qu’une « mauvaise » peinture.

 

 

Parfois spectaculaire, parfois séduisante ou décorative, mais qui passera à côté de la peinture en tant que telle. Et c’est dommage ! Tant qu’à utiliser de la peinture …

 

 

 

Par contre, j’apprécie de connaître l’histoire d’une peinture, des éléments poétiques ou narratifs, ou « accidentels » qui accompagnent le processus, participe à une approche plus profonde d’un travail.

 

Rembrandt, Vincent, Chardin, Goya, Pincemin, Rebeyrolle, Barcelo et beaucoup d’autres artistes (+ toute discipline confondue) que j’ai aimé sans ne rien savoir ni connaître de leur vie ou technique, sont devenus tellement plus passionnants après que j’ai pu apprendre d’eux, techniquement, de leur vie et parcours, visité les lieux, regardé et regardé leur travail (en « vrai »).

 

 

Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...

 

 

 

Et

Vraiment,

Je peux l’assurer par expérience,

y’a pas photo !

 

 

 

Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...

 

 

(D'ailleurs,

sans doute, aimer l’autre, la vie, soi, demande ce même « travail » de patine, de persévérance, de passion, d’abandon … du temps, de l’espace et une énorme dose de curiosité … bien placée, visée, touchée. Il me semble,  avis perso. Et bien sûr, ipso facto, qui n’engage que moi.)

 

 

 

 

 

Moi, toujours avis perso, j'adore cette peinture - bois CP 120x120

Moi, toujours avis perso, j'adore cette peinture - bois CP 120x120

 

 

 

Bateau-papier-plié : enfant (<10 ans ?), je regarde une émission TV quotidienne qui explique toutes les étapes de pliage de tel ou tel autre objet (l’art de l’origami). Souvent, je perds le fil. Parfois, je réussis, mais impossible de reproduire. A l’école, c’est une période d’avions-papier-plié, chacun y met son idée, découper ici ou là, fuseler plus ou moins, pour faire plus de looping ou aller le plus loin possible, le plus haut.

 

Et

Cette peinture, là, ce n'est que pour remuer les tripes, me tirer au fut une larme .

Cette peinture, là, ce n'est que pour remuer les tripes, me tirer au fut une larme .

 

 

 

 

 

Je ne garde de cet « enseignement » (hors école déjà prise en grippe) que le bateau, facile, et parce que la mer. Naviguer me fait à l’époque rêver ou bien pire que ça. Je me vois corsaire ou viking, quand je ne suis pas indien (Cheyenne Apache ou Micmac, selon les jours) ou astronaute (où je navigue dans l'espace sur des courants d'énergie, jamais noire à l'époque).

 

 

Ado, atteint par une crise de poésie aigue (quand d'autres donnent dans le mystique, le sexe ou le football)  je ne froisse plus mes feuilles, mais les plie toute sans exception en bateau. J’écris, je photographie, je m’imagine cinéaste … et je plie à la chaine du papier en bateau que je sème partout. Dedans, souvent, mes écritures maladroites.

 

 

Adulte, c’est plus épisodique. Plier le papier me conduit à une mémoire, des empreintes de vie, à ce qui me constitue, sur le fond. Quand mon esprit s’échappe, je plie. Une base de travail et de pensée, un travail poétique. Donc : aucune vraie traduction possible du mot à mot.

 

 

 

 

 

Une histoire de peinture ...

 

 

 

Un puzzle : plusieurs planches et toiles, associées, pour un même fond, une même base. En peinture, tout part du fond, qui arrête la lumière et la fera circuler, après … plus encore dans une peinture huile où les pigments, les couleurs, peuvent voyager, profiter d’un courant chaud, froid, mat brillant satiné, et se perdre …

 

 

 

 

 

vers mon bon fond.

 

 

 

 

 

La reprise n’est pas « facile ». Content de retrouver mes « potes » couleurs fétiches et outils, les odeurs entêtantes. Le gras et/ou collant des matières, la toile, le papier et le bois. Toucher, sentir, participent grossement au plaisir.

 

 

 

 

Mais Peindre ? Quand cela ne concerne presque plus personne. A l’heure du zapping, du jeu vidéo relief « interactif » etc, de l’art décomposé à la Duchamp, du mot malin de Ben ?  (voir article blog « FIAC 2017 »), du tas de bonbons du cubain F.Gonzales-Torres (1957-96) qui serait un portrait ("conceptuel") du collectionneur Marcel Brient ?

 

 

 

 

 

 

La peinture, art de la patience, contemplation, du temps arrêté ou disparu, du quand le Chronos de Goya dévore sa progéniture.

 

Art d’un objet unique, où la main du compositeur se lit encore, comme les mains rupestres, soufflées en négatif sur les murs d’une grotte.

 

 

 

Dans mon être, qui gargouillent, plus de trente années de peinture, de vie avec ça toute entière passionnée, dévorée … encore peindre ? Pour quoi, pour qui ?

 

 

 

 

 

 

Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...

 

 

 

Pour moi …

et quelques curieux qui prendront le « temps ». Qui sait, quelques collectionneurs qui aiment l’aventure … pas une machine à remonter le temps, mais à en sortir.

 

Donc, réponse au ? : je rempile.

 

 

 

 

 

Je choisis ma palette, une planche pour les « couleurs », un noir bougie et le blanc titane sur un carton. J’organise sur celle-ci mes lettres, la future construction de mon vocabulaire. Et je commence mon fond de puzzle, très liquide, très téreb-rectifiée. Je choisis les outils à portée de main, pour quand le terrain sera piégé, impraticable, peinturluré saturé. Outils que je dois me réapproprier : mémoriser les effets, des gestes, aux pinceaux et brosses, couteaux, spatules, éponge, estompe papier, etc …

 

 

 

 

Et puis je me mouille, nage, me bat contre les courants, picturaux. Je tâtonne, m’agace souvent, parfois me noie presque … je consomme énormément de matière et liquide. Je risque la panne prématurée (pourtant j’avais prévu large et couteux) pour cette « reprise ». Logistique pareille à une traversée d’océan en solitaire.

 

 

 

 

Les heures passent, les jours, entre semi-séchages, nouvelle couche, essai, geste, couleurs, j’en bave et bave les couleurs. Dans l’attente de la bonne séquence, du vent favorable, de la stratégie heureuse. Qui enfin, se produit : et je m’arrête sur un fond. Ça colle. J’adhère. Je valide.

 

 

 

Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...

 

 

 

Suit un temps de réflexion, d’imprégnation. Observation des lumières du matin, midi, soir, artificielles, sur ce fond. Quelques jours. Ne pas bouger. Cette observation participe à la construction d’un imaginaire, d’une pensée poétique, autant que de l’élaboration esthétique, pratique, picturale, qui facilitera l’expression, qui collera à celle-ci au plus près, qui saura être « juste ». Il faut comprendre le fond de cette expression, comme un fond de peinture.

 

 

 

Le fond de ce travail : ma reprise de peinture, une nouvelle histoire ("de peinture") entre elle et moi, moi et la vie (de plus en plus courte).

 

Retrouvailles avec un univers, un espace et un temps qui me sont propres, intimement liés dans la continuité d’une expression poétique, floue, pQf, une question, un chemin dans ma jungle de glace, d’eau-ciel miroir, avec un ourson blanc, élimés, fous à pied bleus, ses aurores boréales et son trou d’ozone.

 

 

 

 

Une histoire de peinture ...

 

 

 

Une peinture avec fêlures, pont suspendu entre réalité universelle et celle intime et mortelle, pleine d’ego, des miettes d’égo-lego. Sable dans son sablier, le bruit de la mer et du vent. Un ressac, une écume.

 

 

 

 

J’ai choisi les bateaux-papier-pliés et les roses, mais cela soulève tellement de trucs en moi, que je butte devant mille difficultés à prendre pied, et traces, sur mon fond. Je patine sévère. Sur quoi ? Le trait, la ligne, qui n’est jamais narrative chez moi, mais motif, objet d’un vocabulaire, paradigme pQf. Je n’y arrive pas. Manque un effet. Un précipité moins chimique que poétique.

 

 

 

Un soir, il me trouve plus que je ne le trouve. Effet d’un pinceau à long poils, du noir. Besoin de noir, façon shodo comme hier l’origami, calligraphie intime, geste neuf. Trace d’un mouvement, qui traverse un univers-fond. Très vite après, les bateaux prennent leur place. Et des tâches de couleurs, saturées, plaisirs, planètes qui flottent dans ma vie. Habitables, avec atmosphères adaptées à ma pomme. Bateaux, plus ou moins discrets, esquissés. Objet spectral de ma navigation, chargé de ma mémoire et d’aujourd’hui, maintenant, à jamais.

 

 

 

Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...

 

 

 

Le puzzle, divisé, je prends chaque planche, toile, travail unique, différencié, et je finis chaque univers, retravaille chaque bateau, soigne cet effet plutôt qu’un autre. Mon atelier, sans que je m’en aperçoive, est en état de chaos. Les tubes, les débordements, les tempêtes, tout se tâche, se fâche et les « accidents » de couleurs se multiplient. Je dois atterrir. Reprendre « mes esprits » et mettre de côté le mien, juste le temps de ranger. Un nouveau temps de séchage, plus long.

 

 

 

Etape paisible. Tout en songe. Je retrouve l’atelier. Je regarde autrement, de loin. Et m’approche, petit à petit, du travail dans son ensemble. Je retouche (dans ma tête, je laisse murir) à peine, ici un vert à appuyer, glacer, là, un orange à noyer, un sépia de trop, ce gris à estomper avec un jus brun (ou bleu ?), bavure à réduire etc, tout se note en mémoire, qui se fera, ou pas. Je ne voudrais pas éteindre un feu, une expression qui trébuche, juste ce qu’il faut, un effet avec son raté, qui me dit si bien. Ne pas embrouiller mes ratés. Ma réussite toute entière dans la justesse, mon authenticité, une expression libérée de toute peur, instinctive. Heureuse.

 

 

 

 

Pour éviter la retouche de trop, mon remède très simple est de commencer ou continuer ce travail sur d’autres planches et toiles, reprendre son processus à son commencement. Je prépare mes prochaines planches, toiles. Des reprises (environ 80 travaux, petits formats), la continuité, et 2 nouvelles planches CP/peuplier 5mn sur châssis. Dont une planche que je toile. Colle de peau, pour une 1er couche et refuge à lumières, égarées.

 

 

 

 

Et,

De « travailler » en parallèle d’autres séries, d’autres idées, petits formats. Avec possible exutoire où je me goinfre de couleurs. Donc, il y a :

 

 

1 - le « fou aux pieds bleus » qui « dit » mon appétit, ou qu’il l’aiguise, de peinture. Le phénix qui ne se la pète pas, cendre de moi à abracadabra faire couleurs, matière, peinture. Pas se prendre la tête et peindre, effets à gogo et presque barbouillage, oiseau prétexte et bien fou. Seule obligation que je me donne, le motif vaguement oiseau et les pattes palmées bleues. Et, pendant que j’y suis, que mon « œil prenne son pied ».

 

 

 

2 – « paysage de peinture ». Motifs du coin. Je pars d’un cliché très « cliché » et je me hâte d’aller vers la peinture. Nature que je dénature. Pareil exutoire et divagations picturales, que je retiens pour sauver une ligne. Travail perso du trait, initialement de feutre, qui comme le « cliché » doit devenir peinture. Trébucher, pour tester mon équilibre. J’évite une harmonique trop nette des complémentaires (orange/bleu – vert/rouge etc), des accords qui cadrent. J’écoute Monk, puis Arvo Pärt « fratres » etc. J’équilibre au fur et à mesure, avec des silences, le flou, mon ressenti. Petite acrobatie conceptuelle, juste ce qu’il faut pour mes méninges.

 

 

 

 

 

Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...
Une histoire de peinture ...

 

 

 

Tout ça avant de

déranger à nouveau mon atelier, créer toujours et toujours comme le fait la vie, la nature, bouger. Schéma mental d’un chaos, univers foutraque d’où naissent les énergies, une matière, mes couleurs.

 

 

 

 

Et partir loin, loin dans ce qui est mon voyage … d’artiste ? Anartiste ? Humain ? Animal ? Voyage affolé qui me plaît tant … une fois au large, très large. Quand j’abandonne tout à fait le trait de la côte.

 

 

 

 

 

 

Du coup,

je cherche du collectionneur, du Théo VG ou D-H Kahnweiler ou un Marcel, des sous et de l’encouragement. De quoi remplir les cales pour rejoindre le « très large ». D’avance merci !

 

 

 

 

pQfment notre,

tHierry 

Une histoire de peinture ...
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