L'ange, de dos. Grand Palais, sur le coté, au coin. Sous le "chapiteau" central, principal, Hermes et les dadas.
Dimanche 6 mars,
2 cinés à St-Brieuc, en attendant mon train pour Paris, séances de 11h et 15h. « Saint-Amour » et « la Vache », 2 histoires agricoles (même pas fait exprès), 2 styles au combien différents, et je conseille les 2. Bon sentiment pour l’un, qui fait plaisir et, poésie à poil pour l’autre, qui me fait plaisir.
(« Poésie à poil » est une expression pQf qui donc ne se définit pas et dont la teneur en flou serait : poésie brute, sans dégâts collatéraux, dénudée et animale qui donne chaud, qui pique un peu les yeux le nez et la raison. Poésie qui surtout ne se la pète pas. Qui juste s’autorise un vent d’une flagrance bien sentie, persistante. Poésie qui peut déranger (le St-Amour finit heureux dans le purin), accommoder (4 patients en sortant, fin de séance, fulminaient contre ce film tout penauds et peinés de n’avoir pu sortir avant la fin parce que coincés au milieu du rang. Ou coincés tout court ?) tout autant qu’attendrir jusqu’au lâché de larmes, sur poils, pour les plus sensibles.
Poil au sens !
Et donc samedi 12 mars,
me voilà en chemin pour 2 expos. Après une grosse période d’abstinence, je sollicite mon fond d'acuité, "intelligence" visuelle, culturelle, miettes de curiosité. Juste une croute bien séchée sur le fond. Que m'y trempe ...
A travers les siècles, le monde et ses humeurs, ses croyances, ses peurs.
Carambolages,
je conseille aussi (comme les 2 cinés). Rien que pour l’idée du commissaire de l’expo (étrange expression, en vérité) : Jean-Hubert Martin (à lire « l’art au large », pareil : « rien que » pour le titre).
Et je pousse d'autant au crime, que, voilà plus de 10 ans que le commissaire cogite son coup. Sur cette idée du fil à détricoter. Et du principe, de ne se concentrer que sur les œuvres (pas sur l’artiste, une période, un « isme », une géographie). Un cheminement de l’une à l’autre, choix personnel. De Durer à un crâne peinturluré arrangé d’Océanie, à un travail de Boltanski le sinistre, au cul qui sourit en croix de Man Ray ou, fesses dans froufrou dévoilées par le Boucher. Pas mal d’inconnus, d’objets et compositions étranges, morbides du spirituel gag et sexuels, volés à des tribus improbables.
Pas d’art brut, dommage !
Aucune oeuvre pQf ? Tant pis !
Enfin donc, une sélection 100% selon le fil des pensées de notre commissaire à la « bonne idée ».
hokusaï et autres fantômes ...
Et justement, comme ça, ou comme chez P.Sorin (voir sa pièce déjà conseillée et que je ne trouve pas enregistrée, m'agace) et je suppose bien d’autres, que je fabrique et crée mes bidules et machins, peints ou autrement tricote mon « œuvre » (qui rigole ?).
Inspiré par une peinture, comme par un fait divers, un éclat de ma mémoire (photo n&b de « l’ourson moi sœur et man »), une géographie, une découverte scientifique, un mot, une expression, un film, une musique, une joie, un parfum, un chagrin, tout cela traverse ma tête, me vie et imprègne, déborde, gicle sur le travail en-cours.
Et justement comme ça - du moins je le crois-croix (dit l'ange à poil) - que la vie fabrique la vie et tout ce qui est, animal, végétal, minéral. Tout et rien qui sur un "rigodon" s'entrechoquent, se mélangent, se carambolent.
( Pas comme un Magritte qui avant de se mettre en peinture, avait déjà son tableau en tête. Et plus qu’à « exécuter ». Pas comme un Picasso, Dali, Pollock, en compétition ou/et en représentation. Comme Rubens Warhol Koons en production industriel, sous contrats, comme Arman Viala Soulages Buren obsédés-bloqués. Pas comme De Staël Rothko Vincent, jusqu’à la mort etc. Je raccourcis sans ménager pour dire gras à quel point il existe tant de façon de concevoir l’acte créatif. Et l’état créatif. Le pQf prend le parti de la Vie ... jusqu'à la mort. Du mouvement (pQf) et de ma pomme, quand immobilisée, trognon, vermoulue. )
Ben non c'eest pas du Bosh. C'est du Joseph Heinz, le jeune (comme le kechup). Etonnant, non ?
L’exposition "Carambolages" colle donc à ma façon. D’être autant que de créer, que de parcourir, d’aimer, le monde des arts. Une expo, qui dans un sens est une œuvre à elle-seule. Un travail sur soi, sa mémoire, son mécanisme de penser, un travail que chacun chacune pourrait concevoir. Une sculpture sur intellect.
J’ai pour ma part une expo dans ma tête depuis presque toujours que je travaille quand l’esprit libéré.
"Ah si j'étais riche !" chantait le russe couvert de fourrure, je collectionnerais à bâtons rompus en commissaire pQf extraverti, converti à la démesure.
couilles avec queue et, sein coupelle.
Et tout peut m’émerveiller, à priori.
Bien sûr, comme le dit le commissaire, connaître l’histoire petite et grande des arts, puis intime, de l’œuvre et de l’artiste, ou de la tribu, croyances et magies, permet d’aller beaucoup plus loin en chemin et profond en jungle.
Que du bonus, supplément de saveurs et bousculade des sens et pensées. Parfois même de l’intensité jusqu’à l’extase, jusqu’aux larmes de ... (instant indéfinissable).
Fondus d'elles par vidéaste. Mâle ?
Souvent quand il y a carambolage entre soi – boule de synapses en bataille attifés de mille pensées confuses - et l’œuvre.
Ex : Rencontre avec les clous, maléfiques, l'idiot, pQf (mon dieu "pognon")
Clous. Comme chez moi? Chez Kabakov (qu'1 clou) ? Ou encore, sur monuments allemands (après guerre 14-18) ?
Un carrefour qu’on n’aurait jamais imaginé aussi claire, évident … et pas net du tout. Mystère de la chose d’art, dite inutile, vaine … Elle vous fait humain, moins qu’animal. Elle rend intelligent l'instinct. Elle vous donne goût à aimer, l'autre, ceci cela, la différence, l'inconnu. Aimer dans tous les sens. C’est clair, flou, magique … et ma drogue.
Triple fesses ... Tuileries Boucher Ray.
"Carambolages" en cela, est bien moins qu’ailleurs une expo blabla. Une expo comme tant d’autres dans l’air du temps, mode (En ce moment, c'est anorectique. Repli sur soi et peur de tout)
Des expos étriquées du sens, qui cherchent par le verbe à vouloir dire absolument, plein d’aplomb, ce qu’est l’art et ne l’est pas.
Certes, dans ces "carambolages" il y a de l’idée du zapping. Une idée suspendue sur un fil conducteur et électrique, anti-thématique. Idée d’une recherche internet qui vous transporte l’air de rien dans un labyrinthe. Minotaure quelque part planqué ?
Mais, qui vous sauve du minotaure à faciès d'écran : il y a le temps, complice (temps de s’arrêter, de faire marche arrière de 2 ou 3 œuvres, ou d’en dépasser autant, qui ne « vous parlent pas »), il y a la matière qui est pleine d’un autre temps (temps de l’artiste, du sorcier ou chaman), et puis, il y a "l’idée" du commissaire qui vous tient la main. (et c’est un expert, une pointure, que ce Jean-Hubert. Né 44)
La Papesse, Annette Messager.
Pas d’étiquette comme dans les autres expos, seulement à chaque virage des écrans qui, tout de même, vous situe l’œuvre dans le temps et l’espace, avec parfois un nom.
Et comme notice de visite, mode d’emploi, je préconise un 1er passage, sans rien lire, seulement regarder, s’étonner, avec évitement des groupes et des bavards, pour ensuite revenir sur ses pas, 2ièm visite, découvrir sur écrans les dates lieux noms. Et pour en finir avec une ultime visite, pour insister sur ce qui vous aura touché le plus clairement.
Pour ma part, je passe vite devant les très bof (à mon goût et idée d’Art) Bertrand Lavier, le « clou » (planté sur plaque isorel) du couple Kabakok (dont la Monumenta illustra si bien le blabla-mode "politique"), Fontana et ses crevaisons (toile et esprit à plat) Annette Messager (bien que … parfois non) Erro (qui piétine), Maurizio Nannucci, Boltanski (un pendu) et d’autres. Je sais qu’il faut y passer puisque c’est le choix du commissaire, qui fait le lien. J’y passe donc, mais vite. Et je n’y reviens pas. Je préfère m’attarder sur cet inconnu Clovis Trouille (non par la qualité de l’œuvre, seulement surpris !), sur le Belge Wim Delvoye (vu au Louvres et qui depuis … m’amuse. Comme souvent, les artistes Belges m’épatent), sur le picnic de Spoerri (parce que ma mémoire fait « TILT ! » : souvenir d’enfant avec papa chez Maeght, dans le sud), sur Gilles Barbier et son crâne bavard ou l’ « Absurdistan » facile mais sympa de Gloria Friedman, la pisseuse de Rembrandt (minuscule eau-forte qui me fait tellement envie de revisiter sa maison, à Amsterdam), sur le sourire-cul-croix de Man Ray qui à Dada Art-tificie l’art avec de la méta-blague, et puis sur toutes ces choses qui me voyagent en Papouasie Benin Bolivie Pérou Brésil Tibet Ile Salomon Congo Nigeria Suisse (reliquaire impressionnant, du 17ièm siècle) etc. En si peu d’objets, beaucoup de grands écarts dans l’espace et le temps.
Merci commissaire !
Un carrefour à na pas louper, donc, et si possible avant les bouchons d'une fin d'expo, ou d'après reportage d'un TV/20H. Histoire, d'imaginer sa propre expo sur ce fil de pensées, bien aérées.
L’autre expo, plus discrète, Malakoff, un 6ièm étage en bout de rue pas loin du périphérique, j’en dirai plus, plus tard …
Genre titre de ce blog-article futur : "Delphine et ses pinceaux" ... après Yvan Marc et Moi, CDL en peinture. Dès que Marc et moi communiquons à nouveau, je me lance dans cette rédaction.
Rencontre, de l'eau, d'une flamme ...