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Ma fleur préférée, qu'on ne cueille pas.
Ma fleur préférée, qu'on ne cueille pas.
Ma fleur préférée, qu'on ne cueille pas.

Ma fleur préférée, qu'on ne cueille pas.

Pour cadeau d’anniv - 51 et PAS LE PASTIS - un cimetière. Auvers se situe (situait) à la première ligne dans ma liste des lieux à voir avant que je disparaisse tout à fait. Facile. Ma muse yeute et me surprise ! Me voilà heureux de voir l’église, les tombes des 2 frères, la taverne et son dernier nid, lit, la maison du docteur, l'Oise, les champs de blé (sans corbeau, que je vois déjà bien assez chaque matin en traversant la parc Brassens où ils se baladent en nombre), le ciel sous lequel il repose. 

Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)

Oui. Vincent V.G. Pour moi, pas un "grand peintre", mais plus que ça. Mieux. Un « gravement beau » d’Artiste, être à part et une vie précieuse. Tout entier dans sa création et la réflexion de la vie, ego miroir qui voyage loin dans le mystère universel. Qui, comme Dosto, Rembrandt et quelques autres, rares, m’accompagnent depuis tellement longtemps. Oui, comme un frère, celui que j’ai perdu qui n’était pas de sang mais… bien plus dans ma vie, dans ma mémoire, dans la consolation et la joie. Dans l’écoute, l’attention, l’échange. Le lien.

 

Bien sûr ils sont morts, tous, mais… ma mémoire les retient, traces profondes dans mon être, jusqu'à m'esquinter coeur et esprit, me rayer la raison. 

Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)

Et puis, pure folie ou délire :

 

Quand j’écris, quand je peins, toujours je me surprends à attendre de leur part, de nulle part, un commentaire, un truc genre sourire, LE truc que personne n’imagine encore. 

 

Enfin,

j’espère très follement qu’ils vibrent d’un poil, encore, avec ce que je crée. Comme moi, encore, quand je traverse leur œuvre avec tout ce que je suis - tête la première et pas casquée - et qui existe tant bien que mal.

 

Avec ce que les enfants appellent une "âme". 

Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)

Parce que pas de doute, lire Vincent, ses lettres, me subjuguent toujours autant.

 

Un livre de ses lettres traîne sur une table dans l'office du tourisme rempli de japonaises et japonais, que j’ai lu X fois dans telle ou telle édition et, je le prends, j’ouvre au hasard et, comme à chaque fois me laisse happer par le remous, le courant, totalement ferré par cette ligne tourbillonnante qui me trébuche l’esprit le cœur, culbute l’une l’autre des émotions et, toute ma palette y passe. Me barbouille de lumière. Quelle passion ! Je fusionne.

 

Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)

Tandis que d’autres s’accrochent dans un coran ou des évangiles ou aux lèvres d'un rinpoche prophète ou gourou etc, je me ressource dans les mots de Vincent. Il est beau, parce que vrai sincère fragile maladroit enthousiaste passionné…humain et un peu fou, juste comme il fallait pour trouver les mots justes. Vincent ne triche pas. Juste ce qui me nourrit pour être. Pas forcément digeste, parfois gras avec une arête ici ou là, à croquer.

 

Juste ce dont j’ai besoin pour mieux que survivre.

 

Sa peinture, pareil. Puisqu'il est entier et partout, dans sa vérité.

 

Il a fallu du travail, de la persévérance et quelques égarements avant de trouver cette sonorité, ce flux et ce mouvement, le geste, la ponctuation et ses virgules d’un être à bout de souffle. 

 

à bout de souffle toujours.

 

Dans la répétition, la transe, l’énergie animale et dans un rythme instinctif, intime. Délirant.

 

Maladif pour l'autre qui ne sait pas, ne veut pas comprendre, ne cherche pas et à l'abri dans son fort-intérieur-blindé de certitudes. Il regarde de loin le courant qui emporte tout et rien sur son passage. et il loupe l'essentiel : perte des repères, le vertige, les cloisons qui explosent avec le cadre. La rencontre avec son Némo perso, sa sirène callipyge. 

 

Oui. A bout de souffle tout comme Dosto, évidemment. Epileptique, avec ou sans absynthe. Le cerveau en vrac, dans l'orage. C’est terriblement flou parfois, turbulent. Voire brouillon ? De quoi troubler, créer le déséquilibre, pousser à la chute. C’est simplement juste. Et rien de grave, à tomber. Juste la vie... Juste échapper à ses peurs, sa peur. Et se faire la belle. L'échappée belle. "Gravement belle"...

Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)

Sur sa tombe, un tapis vert, 

j'y laisse voguer un bateau de papier

plié dans l'instant

comme hier pour ma sœur, 

elle et son navire mangés par le feu 

alumette-styx.

 

Comme un cyprès de Vincent,

une flamme noire, 

ou tout comme

bleu de prusse et vert émeraude,

sur un ciel bleu et turbulent,

qui brûle au soleil. 

Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)

 

Pas loin, Je découvre Corneille (le peintre - presque un corbeau ?) qui a choisi d’être sous terre pas loin de son idole. Le cobra, pour la part « br », va mélanger ses couleurs avec Vincent.

 

Maison du docteur Gachet, trop de monde. Mais assis sous la pluie sur un banc dans le jardin, je m’isole. Il a du s’asseoir, là, et regarder, loin, là-bas vers l’Oise. La pluie, le gris, l’horizon, lui, tout m’apaise. Que d'eau. Ma vie liquide et liquidée. Je coule mais je profite de l'abysse et de ses lumières, sourdes.

 

Enfin. Musée de l’absinthe, me donne soif. Je devine la fée verte. De vie, d’excès, de passion… de peinture et écriture (et etc dans ce trait d’esprit) no limit.

 

Pour moi, pas plus aventure que ça, tout ça... l’inconnu total et sans retour possible. L’exploration de la vie et sa substance originelle, au cœur palpitant de la création. Pas plus extrème expérience de vie, que la création.

 

Plus aucun doute. Ma seule certitude, juste pour le voyage et la fringale de vie qui me prendrait en chemin.

Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)

Donc magnifique cadeau

de remettre mes pas dans celui de mon frère pas-de-sang,

de regarder avec ce léger décalage temporel,

dans la direction où il regardait,

sentir à plein nez ce qu’il sentait (volé quelques épis de lavande du jardin. Pas bien !) 

de prendre cette lumière qu’il volait,

pour l’affoler sur sa toile.

 

Merci J, Muse et épouse et amour, peut-être le plus beau cadeau depuis ces 51 années ici-bas (trop bas) ?

 

Oui, peut-être bien. À suivre… ou pas.

Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Au vert à Auvers (sur oise)
Tag(s) : #Art actu
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